27.01.89 – 24.09.89
Sous le soleil, Musée de la manifestation
Avec: Gilles Mahé, Gérard Traquandi, Haralampi Oroschakoff, Stanley Brouwn, Michael Corris, Jean-César Suchorski, Ben, Jacques Vieille, Felice Varini, Giulio Paolini, Martine Aballéa, Franz West, Peter Downsbrough, Sarkis
Commissariat : Christian Bernard, Christian Besson
Le projet Sous le soleil en l’état, fut écrit au début de 1988, et soumis à l’agrément des services de la délégation aux arts plastiques. II portait alors comme titre « étant donne ». Il faisait suite à un projet pour l’été 1987, qui ne vit pas le jour faute du temps suffisant pour le réaliser, et sans doute parce que nous le jugions trop timide; il s’agissait alors d’une simple exposition, dans laquelle nous envisagions cependant déjà d’occuper tout le site (son titre L’état des lieux renvoyait aux préoccupations exprimées dans le texte L’espace/le lieu, dont j’avais accompagné, en 1981, la présentation de l’exposition Mise en pièces, mise en place, mise au point à Chalon-sur-Saône). C’est très bêtement par lassitude d’organiser des expositions, pourquoi le cacher, que me vint l’idée de remettre en cause ce qui constitue l’ordinaire d’une programmation : la succession des installations, suivies des inévitables vernissages, tout ce stress de la machine à produire du spectacle que sont les centres d’art et les musées. Très égoïstement, je voulais me débarrasser de cette angoisse qui me semblait fausser les rapports avec l’art et les artistes. On trouvera ci-après dans le texte “Opéra pour un site qui servit de guide introductif en 1989, l’exposé détaillé du jeu qui fut proposé aux artistes invités, ainsi que l'”idéologie” qui nous animait alors. La programmation reprit ensuite, mais sans moi. Je dois dire d’ailleurs que cette utopie d’une sortie de la machine à spectacle ne fut qu’approchée. Il fallait bien rendre compte des réalisations, convoquer un public. Le naturel reprit le dessus !
Le titre de la manifestation donna lieu aux élucubrations d’usage en la matière. Une première séance délirante fut partagée avec Michel Verjux. On n’échappa pas à “la colline inspirée • il ne faut pas mélanger les sites avec les serviettes – le site en est jeté – site oblige – in situ c’est donc ton frère”, j’en passe et des meilleures. Une seconde séance, qui fut la bonne eut lieu chez Christian Bernard, autour d’un repas en compagnie de Jean-Philippe Vienne on eut droit à “résidences secondaires – les terrasses de la gloire – situations irrégulières ” etc. A bout d’efforts, nous en vînmes à explorer le thème du soleil. Francine Stoecklin, qui participait à notre recherche, se mit à fredonner la chanson de Serge Gainsbourg. Ce fut l’unanimité. Les paroles collaient à l’idée de la manifestation au-delà du seul titre : il y avait le soleil, mais aussi l’exactitude de l’emplacement, son choix… De plus il s’avéra possible de distiller la référence au gré des épisodes. La suite est connue.
Christian Besson