16.07.88 – 24.09.88
Sous le soleil 1
Avec: Ben, Michael Corris, Peter Downsbrough, Jochen Gerz, Siegwart Kromekote, Juste Lumière, Haralampi Oroschakoff, Kit Rangeta, Claude Rutault, Fred Sandback, Sarkis, Jean-César Suchorski, Felice Varini, Michel Verjux, Jacques Vieille
Commissariat : Christian Besson, Christian Bernard
Situations : Le sens d’une peinture ne se limite pas à ce que contient le cadre ni celui d’une sculpture à ce que supporte le socle. À juste titre on s’est interrogé depuis longtemps sur le contexte de l’œuvre d’art.
Il est apparu cependant que le seul déplacement de l’œuvre dans un contexte différent, n’en changeait pas fondamentalement le contenu. Forts de cette leçon de l’histoire, et de l’échec des sociologies simplistes, des artistes, depuis plus de vingt ans, ont tenté de réintroduire à l’intérieur même des positions formalistes, un peu d’historicité.
Avec une pertinence renouvelée, certains se posent en producteurs de situations – situations dont un grand nombre de paramètres sont empruntés aux données existantes du lieu proposé. Ainsi des éléments spatiaux, fonctionnels voire temporels peuvent-ils être incorporés dans le conglomérat hétérogène du signifiant artistique.
Pour ces raisons il est apparu intéressant de pouvoir offrir à des artistes invités un domaine complexe fait d’espaces intérieurs et extérieurs, de salles aux fonctions précises ou plus banalisées, bref, un ensemble de lieux diversifiés qui se prêtent à une expérimentation que le genre habituel de l’exposition ne peut en aucun cas offrir.
Commande : Le nécessaire dialogue avec les usagers de ces espaces aux destinations précises conduit dans la plupart des cas à une relation de type commanditaire/commandité. Cette relation de commande dans une exposition temporaire n’est pas nouvelle – et la moindre des expositions à thème a été le point de départ de plus d’une œuvre occasionnelle ! L’événement cependant est sans thème et sans effet de groupe – chaque projet, pensé et négocié pour lui-même étant au plus près à la fois du travail de l’artiste et de « l’esprit du lieu ».
Si le degré d’implication de l’artiste se mesure à sa capacité à répondre sans opportunisme à la sollicitation institutionnelle, il se double ici d’un engagement particulier à l’égard de l’École des Beaux-Arts : les artistes y donnant une conférence, visitant les ateliers et trouvant auprès des étudiants une assistance ponctuelle.
Règle du jeu : Ainsi pense-t-on changer quelque peu les règles du jeu en usage dans nos habituelles expositions : genres convenus : expositions personnelles ou de groupe ; données spatiales et temporelles banalisées ; cube blanc abstrait du lieu d’exposition, dates fixes ; rituel de l’exposition : transport, accrochage ; interchangeabilité généralisée des produits… Toutes les œuvres sont projetées pour ce lieu, y ont été ou y seront réalisées.
Passé le premier temps de lancement de la manifestation, les artistes viennent quand ils le veulent et travaillent à leur rythme. Tous les trois mois une information est diffusée sur les travaux visibles – chaque nouvelle œuvre venant se substituer aux précédentes ou s’y ajouter, toutes pouvant rester visibles de 3 à 30 mois. Un catalogue sera publié in fine.
Site : Ce projet est né dans la Villa Arson. Construit au début des années soixante-dix, le bâtiment moderne enserre la villa de la fin du dix-huitième siècle. De l’ancien jardin la plupart des essences ont été conservées. Des terrasses la vue sur la Baie des Anges et les collines alentour s’étend magnifique. L’endroit est propice pour en faire un site privilégié de l’art contemporain : ouvrir l’ensemble du domaine au public ; conjuguer plaisir de la flânerie et surprise de la découverte. Après tout on ne voit pas pourquoi l’art contemporain devrait rester éternellement dans le ghetto de salles aseptisées, où la station debout infligée au spectateur se solde immanquablement par quelques maux de reins…(suite ci-dessous dans les téléchargement)
Christian Besson