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20.04.02 – 6.06.02

De Rijke / De Rooij

De Rijke / De Rooij

Commissariat : Laurence Gateau

La Villa Arson présente, du 20 avril au 16 juin 2002, plusieurs expositions personnelles : la première présentation importante, en France, des travaux de Jeroen de Rijke et Willem de Rooij, artistes néerlandais, ainsi que deux expositions consacrées à des artistes ayant passé plusieurs mois en résidence à la Villa Arson, Jordi Colomer et Leen Voet.

Lorsqu’on les interroge, Jeroen de Rijke et Willem de Rooij ne se présentent pas comme des cinéastes, mais comme des plasticiens qui tournent des films en 16 mm et 35 mm. Il n’y a là nulle coquetterie, sinon qu’ils préfèrent envisager leur production sous l’angle croisé de la sculpture et de la peinture. Ainsi, la manière dont l’œuvre est présentée compte presque autant que le film lui-même. Ils aménagent les espaces de monstration avec une rigueur toute fonctionnelle, afin que chaque salle, entre deux projections, puisse être aussi parcourue du regard comme une espèce d’installation minimaliste.

Dans ces espaces neutralisés sont projetés des films relativement courts qui ne développent aucune intrigue, aucune histoire. Du temps et de la lumière passent à travers des blocs d’images successives ; le spectateur est fait inquisiteur du moindre mouvement, du moindre geste ; le presque perceptible, les micro-variations s’imposent à l’œil.

Alors le cinéma se trouve réduit à ce qu’il a de plus visiblement cinématographique, c’est-à-dire à ce qu’il possède de plus immédiatement pictural et sculptural : les artefacts de la projection, la planéité de l’écran (comme une fenêtre sans espagnolette), les taches colorées sur la pellicule. Et pourtant, quelque chose de la narration a survécu à la réduction…

On distingue encore les traces d’un contour narratif, dilué dans l’immédiateté de l’image, de la couleur ou d’un travelling. De Rijke et de Rooij se livrent à un très précis travail de démontage des conventions de l’art cinématographique. Les registres d’emprunt varient avec chaque film.

Nous sommes face à des images, mais ces images en appellent d’autres sans cesse et d’autres encore qu’on aimerait placer avant, après ou parfois ailleurs ; elles sont là comme un membre fantôme qui ne dirait pas son emplacement ; elles font commerce de nos vieilles habitudes de spectateurs. Il y a du film hors le film.

Jeroen de Rijke et Willem de Rooij sont nés en 1970 et 1969. Ils vivent et travaillent à Amsterdam.

L’exposition a reçu le soutien du Mondriaan Stichting, Amsterdam.

Ces expositions sont réalisées avec le soutien du Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur.