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Le Temps du vivant – Philippe Descola & Eliza Levy

Philippe Descola ; Eliza Levy

En partenariat avec le Musée National Marc Chagall, et dans le cadre du cycle Le Temps du vivant, la Villa Arson annonce un double rendez-vous avec l’anthropologue Philippe Descola et la réalisatrice Eliza Levy.

  • Mardi 28 février 2023, à 19h, au Musée National Marc Chagall
    Conférence Les Formes du visible, par Philippe Descola
  • Mercredi 1er mars, à 18h, à la Villa Arson
    Projection du documentaire Composer les mondes, suivie par un débat en présence de la réalisatrice, Eliza Levy, et de Philippe Descola

Les formes du visible

Les images servent, entre autres choses, à stimuler et organiser la mémoire, à transmettre des informations et à exprimer des émotions. Au-delà de ces fonctions universelles, elles ont aussi le pouvoir de rendre présentes ce que l’on peut appeler des ontologies, c’est-à-dire des ensembles de qualités décelées dans les êtres et les choses. Les quatre principales jouent sur les contrastes entre le corps et les états de conscience : le totémisme (en Australie, par exemple), qui souligne la continuité matérielle et morale entre des humains et des non-humains ; l’analogisme (en Chine, dans le Mexique ancien ou à la Renaissance), qui postule entre les éléments du monde un réseau de discontinuités essentielles à structurer par des relations de correspondance ; l’animisme (en Amazonie ou en Sibérie), qui assimile les non-humains aux humains par leur intentionnalité et les en différencie par leur corps ; le naturalisme (en Europe à partir du XVIIe siècle), qui nous rattache aux non-humains par les continuités matérielles et nous en distingue par l’aptitude culturelle. Ces ontologies s’expriment dans des images de natures très diverses provenant des cinq continents dont on proposera une interprétation anthropologique.

composer les mondes

A partir d’où repenser notre monde pour le transformer ? 
Philippe Descola a consacré sa vie d’anthropologue à étudier comment les humains composaient leurs mondes. Parti d’Amazonie, il a tourné son champ de recherche vers l’Europe, afin de comprendre comment nous, les modernes, avions pu rendre la terre de moins en moins habitable. Le film l’emmène incarner ses idées, en dialogue avec les non-humains tout autour de nous, au cœur d’une expérience sociétale unique au monde, en France, à Notre-Dame-des-Landes. Là, sur et avec la terre sauvée du béton, en lieu et place d’un aéroport pharaonique, se déploie une nouvelle composition du monde.

Biographies

Philippe Descola

Après des contributions à l’ethnologie de l’Amazonie, fondées notamment sur des enquêtes parmi le peuple des Achuar, Philippe Descola (né en 1949) se consacre depuis plusieurs années à l’anthropologie comparative des rapports entre humains et non-humains et, plus récemment, à l’anthropologie des images. Professeur émérite au Collège de France et directeur d’études à l’EHESS, il est notamment l’auteur de La Nature domestique (2019 [1986]), Les Lances du crépuscule (1993), Par-delà nature et culture (2005), Diversité des natures, diversité des cultures (2010), L’Ecologie des autres (2011), La Composition des mondes (2014), Une Écologie des relations (2019), Les Formes du visible (2021), Ethnographies des mondes à venir (avec Sandro Pignocchi, 2022). Médaille d’or du CNRS en 2012, Philippe Descola est membre de la British Academy et de l’American Academy of Arts and Sciences.

Eliza Levy

Eliza Levy est cinéaste. Elle apprend son métier de documentariste en filmant la scène hip-hop dès la fin des années 90, notamment au travers d’une longue collaboration avec le chanteur Oxmo Puccino. En 2015 elle part à la rencontre de Philippe Descola : « Ce que Philippe Descola a mis en lumière, la multiplicité́ des ontologies et par là même la relativité́ de la nôtre, offre un incroyable souffle sur le feu des imaginaires poétiques et politiques de notre temps. C’est un socle pour forger des histoires, des mythes nouveaux, dans une rigueur salvatrice. Dans chacun de mes films, j’essaie de réconcilier l’humain avec le sensible. Je tente de redonner vie à ce que l’on voit et d’imaginer ce que nos yeux ne voient pas ; faire surgir la magie pour désenchanter notre monde ».



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Partenaires

Réalisé dans le cadre du projet Prospettive/Perpsectives, Programme Interreg Alcotra 2014-2020