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8ème Recontre des Etudes africaines en France

Date

Juil 01 2024

Heure

15:00 - 17:00

Parcours artistique 

Villa Arson, Galerie d’essai et jardins 

1er juillet, 15h-17h 

Les propositions artistiques qui prendront place lors de l’ouverture du congrès sont conçues comme des espaces permettant de questionner autrement les savoirs, les pratiques sociales et les imaginaires sur les Afriques. Ce moment permettra de mettre en avant la recherche en arts, les collaborations artistes/chercheurs et d’entamer un dialogue entre artistes-chercheur·euses, curateur·ices, porteurs de projets culturels et chercheur·euses en sciences humaines et sociales spécialistes des sociétés africaines. Il s’agira notamment de questionner les hégémonies, les hiérarchies de savoirs et les systèmes de représentation dominants mais également de donner à voir les utopies, les compagnonnages et les pratiques concrètes que chacun.e met en œuvre pour fabriquer des œuvres et des espaces au sein desquels citoyens et artistes peuvent prendre une part active. 

Programme

Nkisi, musicienne, artiste, DJ et productrice 

The Altar/ L’Autel (performance musicale expérimentale) 

Dans la continuité de son archéologie sonore ethnographique, décodant et recodant les formes ancestrales du rythme et de la mélodie, The Altar émerge comme une architecture sonore invisible, un temple temporaire… Ici, le son émerge comme une conscience, une entité influençant et modifiant son environnement par l’excitation émotionnelle. The Altar est une danse sacrée entre la connaissance et le secret, une danse d’intonation, d’évocation, d’imagination gestuelle et accentuée. En utilisant l’esprit ancestral comme outil conceptuel, nous apprenons que l’important n’est pas ce que nous savons, mais comment nous le savons. Ces résonances émotionnelles qui nous rappellent… 

Nkisi ( Melika Ngombe Kolongo ) produit des sons intenses et puissants influencés par les anciens rythmes Kongo, le rhythmic noise et l’improvisation expérimentale. Musicienne et artiste visuelle, elle est l’une des cofondatrices de NON Worldwide. Elle a récemment lancé son label INITIATION et sa plateforme de recherche The Secret Institute, explorant les secrets et les mystères du rythme vibratoire, le rituel en tant qu’outil sociopolitique, les sons gestuels invisibles, le tantra du bruit et les stratégies de transe. 

Malik Nejmi, photographe, et Sophie Bava, anthropologue, LPED, IRD

Dieu va ouvrir la mer (installation)

Cet ouvrage et l’installation qui l’accompagne sont le fruit d’un compagnonnage et de terrains partagés entre un photographe et deux chercheurs anthropologues, Malik Nejmi, Sophie Bava & Bernard Coyault. Il a débuté lors de notre rencontre au Maroc en 2016 autour des objets de la mobilité, objet religieux et objets de protection que les migrants portent et transportent avec eux, liens ultimes et spirituels avec leurs aînés. Nos regards, notre rapport au terrain et nos réflexions se sont entremêlées pour construire au-delà de la scène de la recherche et de la sphère muséale un objet hybride pouvant naviguer et passer les frontières en mêlant l’histoire religieuse et migratoires des personnages qui nous ont accompagnés. Nous avons ainsi co-construit avec les personnes sur le terrains, pasteurs, fidèles, hommes et femmes sur la route ou installés au Maroc, un objet qui pouvait rassembler et faire exister leurs parcours, légitimer leurs pratiques et installations religieuses. 

L’installation présentée dans la galerie d’essai de la Villa Arson constitue une plongée inédite dans le quotidien des « Églises de maison » fondées par les migrants chrétiens originaires d’Afrique Subsaharienne dans les quartiers périphériques de Rabat. Tout en privilégiant les témoignages et la parole des acteurs concernés, il restitue une expérience d’observation et esquisse, à partir de ce contexte marocain, une analyse des mouvements migratoires africains contemporains ainsi que des reconfigurations socio-religieuses et théologiques du christianisme sur le continent. Cette installation fera l’objet d’une visite commentée et sera suivie d’un échange avec Malik Nejmi et Sophie Bava dans les jardins de la Villa Arson. 

Malik Nejmi 

Artiste franco-marocain dont la pratique artistique tisse un récit autobiographique. Malik Nejmi s’intéresse depuis 2013 à l’organisation de la vie des migrants subsahariens au Maroc dont il tente d’en retranscrire picturalement la tragédie migratoire. Après une enquête sur les récits liminaux à Tanger et les traversées du Détroit de Gibraltar, il rencontre Sophie Bava et Bernard Coyault lors d’un atelier organisé au Maroc entre chercheurs, artistes et conservateurs marocains et européens. Invité à photographier la consécration d’un pasteur dans l’une des petites églises informelles de Rabat, il dédie une part de son travail photographique à la légitimation de ces espaces informels de la migration. 

Sophie Bava 

Sophie Bava est socio-anthropologue à l’IRD, AMU-LPED. Elle est coordinatrice du Laboratoire Mixte international Movida et rédactrice de la revue Afrique(s) en Mouvement. Ses recherches portent sur les migrations africaines et les constructions religieuses musulmanes et chrétiennes entre l’Afrique subsaharienne, l’Afrique méditerranéenne et l’Europe. Elle propose une anthropologie religieuse du mouvement qui s’attache tout autant aux parcours des croyants, aux histoires des institutions religieuses, qu’aux figures et objets de la mobilité religieuse 

(pèlerinages, études, migration, réseaux religieux, moyens de communication et circulations des articles religieux). 

Mega Mingiedi Tunga, artiste 

Engrenage. Mecanic ya lifelo 

Mega Mingiedi Tunga propose un partage sensible de son travail à travers la découverte de certains de ses dessins/collages/installations. A travers eux, l’artiste raconte la ville monde en particulier celle de Kinshasa, mais aussi d’autres villes du monde. Il explore la manière dont l’imaginaire circule, dont les gens façonnent l’urbain, le pratiquent ou le chantent. 

« Mi-cartographies, mi-mindmaps ultra conceptuelles, dessins/ collages /graphes/installations, les travaux de Mega Mingiedi portent un regard tout à fait inédit sur l’espace urbain. Pour qui a travaillé avec lui , comme c’est mon cas , à Kinshasa et à Johannesbourg , il est impossible de regarder ces deux villes , d’y travailler , d’y vivre, comme on le faisait avant : le regard de l’artiste transforme radicalement celui de l’observateur. Cela est d’autant plus frappant pour qui s’intéresse aux théories actuelles de la géographie radicale, mise en exergue, notamment dans les travaux de théoriciens / praticiens tels Eyal Weizman et Teddy Cruz . L’oeuvre de Mega Mingiedi est en dialogue avec et enrichit leur production . Je n’entends pas par-là que l’artiste a vu Weizman ou Cruz, mais qu’il répond, à travers son travail, à une riche gamme d’interrogations centrales à la réflexion actuelle sur la violence (économique, politique, sociale, spirituelle) et, simultanément, l’extraordinaire vitalité dont ces espaces sont le creuset. » Dominique Malaquais, historienne et critique de l’art africain contempor