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Epuisé

Olivier Mosset

“Une série de sept grandes toiles a été réalisée tout spécialement pour cette exposition.
« Ce ne sont pas des monochromes », dit Olivier Mosset. Ces toiles, en effet, montrent la direction vers laquelle évolue un travail qui a souvent été perçu comme monochrome ou « peinture fondamentale ». De plus en plus des structurations très simples – boucles parallèles, diagonales, ronds, bipartitions… – viennent donner aux surfaces peintes une certaine force tranquille.

Olivier Mosset a débuté sa carrière de peintre en 1965.
Il peint alors des petites toiles marquées soit d’’un cercle, soit de la lettre A, démontrant ainsi son choix de neutralité, d’’intervention minimum. Ces caractéristiques vont l’’amener à s’’associer, en 1967, à Buren, Parmentier, Toroni. Le groupe BMPT va, dans la plus pure ligne des avant-gardes, s’’efforcer de représenter un acte de rupture radicale avec les tendances d’’alors : le Nouveau Réalisme, la Nouvelle Figuration, le Pop Art…. Ce qui rattache les artistes de ce groupe, c’’est le désir que leur peinture ne contienne rien d’’autre que sa propre matérialité. En 1968, le groupe se dissout. Jusqu’’en 1971, Mosset va continuer sa série de toiles blanches marquées d’’un cercle noir au centre ; mais cette marque, d’abord anonyme, va devenir bientôt synonyme de Mosset et, trop lourd de signification, il abandonne ce signe. Dès 1972, il exécute alors une série de toiles rayées verticalement, rappelant le travail de Buren par le « sigle » utilisé mais différant totalement de la problématique de ce dernier. Mosset tend sur châssis une toile qu’’il peint ensuite, au contraire de Buren qui utilise de la toile de store industrielle. Mosset, par la technique traditionnelle qu’’il utilise, signifie que son travail est avant tout un travail de peinture et non une remise en question du système de l’’Art. Avec cette série, Mosset va expérimenter les rapports chromatiques et jouer, de ce fait, avec l’’une des données fondamentales de la peinture : la mise en rapport de deux tons. Peu à peu, les fonds de couleur et les rayures vont se confondre (série des rayures blanches sur fond blanc).
En 1977, Mosset présente à la Xe Biennale de Paris une grande toile rouge sur laquelle les bandes ne sont indiquées que par de fines lignes parallèles tracées au crayon. Ce travail annonce les monochromes. En 1921, Rodtchenko, avec ses trois monochromes (rouge, bleu, jaune), posait alors le problème de la légitimité de tout acte artistique et plaçait ce travail comme anti-peinture. Pour Mosset, le but n’est pas de poser le problème des limites de la peinture ou de l’’art en général, mais de « faire fonctionner » la peinture aussi exclusivement que possible « en tant que peinture ». S’’il élimine toute trace de dessin articulant de l’’intérieur la surface peinte, ce n’’est pas pour réduire encore le contenu de la peinture afin de serrer de plus près sa limite théorique, mais pour pouvoir concentrer son attention sur la limite matérielle extérieure de sa toile.
Dès lors, des séries de monochromes vont se succéder : couleurs neutres ou pastels à des couleurs vives, grands formats à de plus petits formats… « le travail par séries déconnectant la recherche de la chronologie permet d’’y échapper. Les évènements qui déterminent le passage d’’une série à l’’autre devaient être d’’authentiques accidents, dépourvus de toute signification qui puisse s’’infiltrer dans la peinture»*.
Peinture industrielle ou acrylique, cellulosique ou à l’’huile, celle-ci est appliquée sur la toile, toujours de façon la plus anonyme possible, toute trace de pinceau étant évitée.”
(communiqué de presse de l’exposition)

*Maurice Besset, extrait, in catalogue d’exposition Olivier Mosset 1965-1985, à Châteauroux (Centre d’’Art Contemporain), Poitiers (Musée Sainte-Croix), La Chaux-de-Fonds (Musée des Beaux-Arts), avril-septembre 1985.

18 pages, illustrations couleur, 25 x 14,5 cm, français, 1986

Editeur(s) : Centre d'Art Contemporain, Genève - Villa Arson, Nice

Credits

Adelina von Fürstenberg (Directeur)

Partenaire(s) :

Fonds culturel de la Fondation Simon L. Platino

Design :

Adelina von Fürstenberg