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Kirsten Mosher

“Les barrières sont des objets généralement empruntés à la ville et elles devront être rendues un jour ou bien devenir des dépôts définitifs de celle-ci. Au début dans mon travail avec ce mobilier urbain je privilégiais l’aspect antinationaliste. Il s’agissait surtout de dénoncer les frontières qui séparent les pays, les états ou même les villes. À présent cet élément est atténué et j’insiste sur le fait que la barrière n’est pas un sujet pour moi, mais un élément de connexion. Je voudrais que la barrière telle que je la présente, trouée en son centre, remplace le sentiment de séparation par une notion d’unification de l’environnement dans lequel elle se situe.
À mon avis, il est sans intérêt de parler de l’art environnemental comme d’une description de l’environnement qui n’engloberait aucun aspect politique. L’art environnemental est toujours un art politique et inversement.
J’ai travaillé avec les barrières à New York où elles sont sur un support de bois, ce qui les rend différentes des barrières européennes. Les petites différences entre les mêmes objets, en des lieux différents, est un facteur qui me préoccupe beaucoup. Ces mêmes barrières sont également utilisées dans l’industrie. Ceci m’amène à ce qui m’intéresse le plus dans ces objets, à savoir, qu’ils font aller de pair un usage industriel et un usage politique.
En outre, la barrière est un symbole psychologique d’une grande force parce que sa vue empêche les gens instinctivement de la franchir, bien qu’il ne s’agisse que de quelques morceaux de bois dénués de sens. Je souhaite par-dessus tout destituer un système qui a été si bien mis en œuvre qu’il fait quasiment office de loi. La vue des barrières vous fait absolument croire qu’elles fonctionnent comme telles, quoiqu’elles puissent être aisément franchies. L’idée de franchissement et de détournement de la barrière est en effet accompagnée du sentiment d’avoir violé une propriété de l’État. Là se situe à mes yeux toute l’importance du fait que ces objets sont empruntés et ne m’appartiennent pas.
La notion de propriété est une préoccupation essentielle dans mon travail. La terre entière est une propriété. Les éléments que sont le temps, mais aussi l’espace, tournent autour de l’idée que la terre est une propriété. Nos notions du temps et de l’espace sont, en effet, définies en termes économiques.”
(extrait communiqué de presse de l’exposition)

ISBN : 2-905075-68-6

16 pages, illustrations couleur, couverture couleur, 13 x 8,5 cm,, 1994

Editeur(s) : Villa Arson, Nice

Credits

Christian Bernard (Directeur)

Partenaire(s) :

Ministère de la Culture et de la Communication