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Estrid Lutz

Estrid Lutz est en résidence à la Villa Arson du 28 mai au 2 juillet dans le cadre d’un partenariat avec la Citadelle de Villefranche, où elle présentera du 29 juin au 22 septembre  des œuvres en verre soufflé conçues au Cirva, le Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques à Marseille.

Artiste plasticienne française née en 1989, elle vit et travaille à Puerto Escondido – Oaxaca au Mexique, où elle a trouvé l’environnement idéal pour développer son travail en observant l’environnement naturel de Zicatela, l’une des plages de surf les plus dangereuses au monde. 

À Puerto Escondido, Lutz poursuit ses recherches sur les organismes biologiques et les écosystèmes, et sur la manière dont les technologies humaines s’inspirent de ces derniers, et interagissent avec eux. 

Née en 1989, Estrid Lutz est diplômée des Beaux-Arts de Paris et de l’Art Center College of Design à Los Angeles. Fascinée par les technologies de pointe appliquées aux domaines de l’aéronautique, de l’aérospatial et de l’armement, elle introduit dans le champ de l’art des matériaux utilisés pour la fabrication de satellites, de vaisseaux spatiaux, d’avions, de voitures, d’armes, de gilets pare-balles ou encore de dispositifs de communication à grande échelle.

Un voyage au Mexique en 2018 la conduit à s’installer sur la côte Pacifique, à deux pas de la plage de Zicatela, connue pour ses vagues tubulaires géantes qui attirent des surfeur·euse·s du monde entier. C’est ici qu’elle vit et crée, au milieu du chaos vertigineux des forces de la nature. Les œuvres de l’artiste sont traversées par les flux d’énergie des courants et des tornades qui parcourent Zicatela. L’expérience de la fluidité, quotidiennement éprouvée par l’artiste au contact de l’océan, trouve un écho dans le travail du verre soufflé. Le verre a la particularité de revêtir une apparence solide lorsqu’il est froid tandis qu’il semble liquide porté à une certaine température. Cela est dû à sa structure moléculaire amorphe, non cristalline, autrement dit « chaotique ». Le travail du verre chaud est une expérience d’une intensité rare où le sentiment du danger, suscité par le feu, côtoie celui de l’émerveillement. La pulsion d’abandon qu’il suscite rejoint l’expérience du surf où chaque instant se cristallise en une jouissance de l’infini.  

L’exposition « Chaos sensible », présentée à la Citadelle de Villefranche-sur-mer du 29 juin au 22 septembre 2024, nous invite à un voyage galactico-sous-marin entre ciel et mer : des images des profondeurs de l’océan se télescopent avec des évocations des trous noirs. Estrid Lutz fréquente les laboratoires de recherche où elle observe les scientifiques au travail et leurs machines hors normes. Ainsi, pour préparer l’exposition, elle a notamment visité le laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM) ou encore le laboratoire d’Océanographie de l’Institut de la Mer de Villefranche (IMEV). Les pièces en verre soufflé évoquent autant les microorganismes que l’on peut observer à l’aide d’un microscope que du matériel high-tech utilisé dans les stations spatiales. Entre apnée et apesanteur, le·la visiteur·euse perd ses repères entre l’infiniment grand et l’infiniment petit, la biologie et la technologie de pointe.