20.02.09 – 24.05.09
Trivial Abstract
Avec: John M Armleder, Étienne Bossut, Pascal Broccolichi, César, Jiri Georg Dokoupil, Noël Dolla, Nicolas Floc’h, Sandrine Flury, Philippe Gronon, Bertrand Lavier, Mathieu Mercier, Pascal Pinaud, Ludovic Sauvage
Commissariat : Pascal Pinaud
Entretient entre Pascal Pinaud et Éric Mangion
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EM : Tu es certes parti d’une liste d’artistes avec qui tu avais envie de travailler, mais surtout à partir de pièces très précises que tu voulais confronter. En quoi ces dernières jouent-elles avec le réel et le hasard comme tu l’as suggèré pendant la préparation de l’exposition ?
PP : Tu auras compris qu’à la plupart des œuvres qui sont dans cette exposition correspond un geste : une coulure, une bulle de savon, les pas d’un danseur, la compression ou l’expansion de la matière… Néanmoins, toutes ces formes sont nées du hasard. Quand César commande ou récupère ses compressions, il ne sait jamais au préalable la forme précise que la sculpture va prendre. L’ambivalence de ces œuvres, catégoriques et efficaces, est qu’elles prennent racines dans le réel sans être pour autant dictées par des formes prédéterminées. Avant que le geste survienne, il y a un contexte, une idée au préalable de tout. C’est ce qui les différencie du décoratif pur et dur qui est pensé avec des objectifs précis, même si je suis conscient que la plupart de ces œuvres finiront accrochées derrière un canapé assorti à leur couleur.
EM : Quel rôle joue la pièce sonore de Pascal Broccolichi dans cette exposition ?
PP : Il est intervenu dans la plupart de mes expositions, notamment à la galerie Nathalie Obadia où il avait présenté deux œuvres sonores dont l’objectif principal était de modifier la lecture de l’exposition en provoquant chez le spectateur un trouble de la perception auditive. Les projets de Pascal Broccolichi s’appuient généralement sur un travail d’observation préalable. Les phénomènes acoustiques inhérents à chaque lieu d’exposition sont très souvent le point de départ de ses compositions sonores. Pour TRIVIAL ABSTRACT, il a réalisé sur toute la surface de la galerie carrée, des enregistrements à l’aide de capteurs sismiques. Il a ensuite mixé ces ondes avec d’autres sons pour une diffusion spatialisée dans les sept alvéoles. Celle du centre demeure le point de convergence des différentes parties de l’œuvre. Cette installation sonore sert à la fois de catalyseur et de leitmotiv à l’ensemble de l’exposition, accompagnant ainsi les visiteurs tout au long du parcours. Je l’envisage comme une symphonie qui se jouerait sans qu’elle soit forcément perceptible.
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