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27.03.99 – 6.06.99

Olaf Metzel

Troisième Printemps

Commissariat : Axel Huber

Pour sa première exposition personnelle importante en France, Olaf Metzel a conçu pour la Galerie Carrée de la Villa Arson une sculpture Troisième printemps qui n’existera que durant le temps de l’exposition. Cette œuvre, réalisée essentiellement à partir de grillage, de fil de fer et de poteaux, est pensée par rapport à l’espace et modifie l’aspect de la salle : sa luminosité, sa vastitude et son homogénéité.

Barrant partiellement l’espace, la sculpture se veut à la fois barricade et protection. « La mise en scène » renforçant l’aspect claustrophobe et le choix des matériaux, d’origine industrielle et communs, rendent tangibles, au-delà de toute dénonciation précisément ciblée, la sécurité et la violence.

Dans l’ensemble de son œuvre, Olaf Metzel a recours à des matériaux usuels pour construire des environnements, des installations ou des sculptures dont les critiques ont souvent souligné les implications politiques. Certaines œuvres font référence à des situations précises : polémique sur la mort d’un terroriste allemand emprisonné, violence des Hooligans, situations de familles turques de Berlin, « Les parcs de loisir collectif ». Elles s’enracinent dans la vie quotidienne allemande à l’instar des œuvres de Mike Kelley en relation avec la vie dans la Californie du Sud. Si Olaf Metzel refuse d’être considéré comme un artiste politique et ses œuvres ont une certaine opacité de ce point de vue, très différentes de celles de Hans Haacke, il utilise le terme de « contexte de vie » pour situer des relations entre le contrôle esthétique et les sujets sociaux ou politiques.

De nombreuses œuvres, de Türkenwohnung Abstand 12.000 DM VB (Appartement turc reprise de bail 12.000 DM à débattre) à 13.4.1981 ou Freitreppe (Escalier), conduisent à des rapprochements visuels avec l’ordre constructiviste des russes, avec l’autodestruction en art de Gustav Metzger ou avec les monuments ironiques de Claes Oldenburg. Metzel assigne toujours intuitivement à sa production une dimension agressive et sarcastique : dans l’exposition Freizeitpark (Park de loisirs), Munich 1996, l’art, la visite de l’exposition dévaluaient le temps des loisirs et l’attraction pour les situations dramatiques.

Olaf Metzel est né à Berlin en 1952. Il a étudié à la Hochschule der Künste de Berlin. Depuis 1990, il est professeur à l’Akademie der Bildenden Künste de Munich, dont il est le recteur depuis 1995. Il a participé à de nombreuses expositions internationales, dont Documenta 8, 1987 ; Skulptur Projekte, Münster, 1987 et 1997 ; la Biennale de Sydney, 1990 ; Metropolis, Berlin 1991 ; la Biennale d’Istanbul, 1995, Face à l’histoire, Centre Georges Pompidou, Paris, 1996 ; Kunst der Gegenwart, Museum für Neue Kunst ZKM, Karlsruhe, 1997.

Parmi les expositions personnelles, il faut noter celles du Kunstraum, Munich, 1990 ; Hamburger Kunsthalle, 1992 ; Kasseler Kunstverein, 1994 ; Kunstverein Ludwigsburg, 1995 ; Kunsthaus, Städtische Galerie im Lenbachhaus, Munich et Wilhelm Lehmbrück Museum, Duisbourg, 1996 ; galerie Bernd Klüser, Munich, 1998.

Il a exposé à Nice Fine Arts en 1998 et a été l’organisateur de l’exposition Personne sait plus à la Villa Arson, Nice, 1998.