Skip to content

10.03.18 – 27.05.18

Nikolaus Gansterer

Con-notations

Commissariat : Katrin Ströbel

L’artiste Nikolaus Gansterer explore comment l’acte de dessiner peut devenir une partition, un outil de communication et une « instruction pour agir », en lien avec le temps, l’espace, le mouvement… et l’imagination. Il développe une recherche sur la capacité à saisir puis à noter nos perceptions à travers une production artistique prenant la forme de dessins, de vidéos et d’installations.

Comment percevoir une réalité à travers une autre ? Comment saisir ce qui se dérobe ? Comment transcrire le fugace, le contingent, le délicat ou l’impalpable ?

Con-notations comprend l’action de co-noter, de connoter et de con (n) ôter, autrement dit, le processus de notation, d’annotation, puis la fabrique de signes par transfert et soustraction.Pour Nikolaus Gansterer les modalités d’accès à la perception sont un outil d’émancipation. L’artiste étudie et pratique des séances de travail dans un état de concentration proche de la méditation, puis il transfère des éléments de cette réalité tangible et immatérielle en un système de signes. On peut parler d’une sensibilité à l’environnement et d’augmentation de l’attention. Cet état de concentration lui permet d’enregistrer, capter, traduire, transcrire et ré-agencer ces éléments perceptibles en formes partageables.

L’exposition relie onze ensembles réalisés depuis 2002. Ils s’élaborent dans l’atelier, en environnements extérieurs, en déplacement ou en situation d’écoute, par captures directes du réel.
Dans le cadre de sa résidence à la Villa Arson, de décembre 2017 à mars 2018, Nikolaus Gansterer s’est concentré sur le transitoire et l’intangible notamment dans l’installation Contingent Agencies et Wall of Howness (2018) développée avec le philosophe et architecte sonore Alex Arteaga, l’artiste chorégraphe Lilia Mestre, l’historienne de l’art Sophie Orlando et l’artiste Katrin Ströbel.

Nikolaus Gansterer (né en 1974) vit et travaille à Vienne (Autriche).

Basé à Vienne, ces dernières années Nikolaus Gansterer a développé des modes de notation inter- et trans-subjectifs, qui ne cessent de se déplacer entre les lignes de dessin, d’écriture et de performance. Au cours de sa résidence à la Villa Arson, il a développé une série de travaux explorant les processus de perception et de cognition. Il s’intéresse notamment à la manière dont la perception d’un lieu et d’un moment défini peut être saisi au moyen de catégories ou encore d’ « agentivités » telles que le temps et l’espace, le mouvement et le son, ainsi que par le climat (le vent, la température…) et l’imagination.

Dans sa pratique artistique l’in-scription et la trans-cription fusionnent avec le dessin et l’écriture comme étape vers le dépliage et le déploiement de diagrammes et leur mise en scène. Au coeur de ses diagrammes fondés sur l’attention aux mécanismes perceptifs, le rôle de l’autre et de l’environnement immédiat en tant qu’écologie co-constitutive et champ de forces omniprésent sont les éléments à partir desquelles des « pratiques de con-notation » sont exécutées et rendues tangibles. 

Nikolaus Gansterer nourrit un intérêt profond pour les processus fondamentaux permettant de « donner du sens » ou de créer du sens, grâce à toutes les sensations humaines. Il interroge la manière dont ces constructions de sens immanentes et situationnelles peuvent être développées par une autopoiesis radicale (Maturana and Varela, 1980) : comment un trait de pensée devient un trait sur un papier, se transforme en un trait dans l’espace ou un trait verbalisé, et ensuite de nouveau en trait articulé avec le corps entier, ou se transforme en un objet tel qu’une partition à exécuter avec d’autres.
Les productions créées au cours de cette résidence de recherche donnent lieu à une documentation qui sera accessible au public sous diverses formes, en particulier lors de cette exposition dans la Galerie Carrée de la Villa Arson.

Nikolaus Gansterer en tant qu’artiste, performeur et chercheur s’intéresse particulièrement aux liens entre le dessin, la pensée, et l’action. Sa pratique est basée sur une approche trans-médiale étayée par des discours conceptuels dans le contexte performatif et de représentations cartographiques. Il présente son travail artistique et sa recherche lors de performances, d’expositions et de conférences internationales.

Gansterer a étudié la pratique de l’installation à l’Université des arts appliqués de Vienne et a terminé ses études à l’académie Jan van Eyck de Maastricht. Il est le cofondateur de l’Institut de recherche transacoustique. Il est actuellement professeur invité à l’Université des arts appliqués de Vienne.
Le vif intérêt porté par Gansterer pour les caractères complexes des diagrammes a fait l’objet de deux publications : Drawing a Hypothesis – Figures of Thought (Dessiner une hypothèse – motifs de pensée) (2011 ; deuxième édition 2017) sur l’ontologie des formes de visualisation et le développement de la perspective diagrammatique et Choreo-graphic Figures: Deviations from the Line (Figures choreo-graphiques : déviations de la ligne) (2017) qui explore de nouvelles formes de diagrammes incorporés en développant un système de notation interdisciplinaire entre la chorégraphie, le dessin et l’écriture.

En savoir plus sur l’artiste