4.03.89 – 23.03.89
Nathalie Talec
Nathalie Talec
Commissariat : Christian Bernard
De Turner à Monet la peinture a enregistré les variations atmosphériques. Elle en a fait son motif. Nathalie Talec en ferait plutôt son matériau. Passage de la représentation à la présentation qui va moins de soi que lorsqu’il s’agissait dans les années soixante de présenter un dessus de table ou des affiches lacérées. Comment présenter non pas des objets mais les éléments ? En montrant leur action : trace d’humidité sur les murs de parpaing, souffle d’air ventilé sur une surface d’eau, vapeurs…
Ou encore en montrant comment l’homme s’en prémunit : intérêt pour les technologies de survie, revêtements protecteurs muraux…
Car il s’agit bien chaque fois de visualiser des entités immatérielles : le froid ou les météores. Ainsi s’ouvre un champ programmatique des météores aériens (cyclone, vent, tornade…) aux météores aqueux (pluie, neige, grêle…) en passant par les manifestations ignées de la puissance naturelle (feu, éclair, tonnerre…).
La mise en forme se veut neutre, au plus près du constat scientifique. On ne s’y méprendra pas puisque la mise sous le regard de ces petites « expériences » convoque chez le spectateur un imaginaire très fort : celui-là même qui se rattache à son être au monde, à sa place dans la nature, à sa vie et à sa survie.
Christian Besson
