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4.04.92 – 11.05.92

Moo Chew Wong

Moo Chew Wong

Commissariat : Christian Bernard

Professeur de gravure à la Villa Arson. Moo Chew Wong y présente pour la seconde fois sa peinture dans la Galerie de l’Ecole.

Ses nouvelles toiles s’inscrivent dans le prolongement direct de celles qu’il avait exposées en mars 1990. Elles sont toujours réalisées en plein air, sur le motif même qu’elles saisissent de manière réitérée voire répétitive. Mais les oeuvres de Moo Chew Wong accèdent à présent à de grands formats, inusités dans ce mode de production rapide. Ils témoignent d’une rare maîtrise de la peinture de paysage en temps réel au point d’en faire l’enjeu d’une véritable performance où l’on retrouve l’intensité instantanée de certains lavis chinois.

Réactivant à sa façon le protocole impressionniste, Moo Chew Wong choisit quelques-uns des motifs qui ont marqué cette séquence de l’histoire de l’art. Ses paysages sont désormais toujours urbains. Ils représentent des gares, des voies ferrées ou des trains, souvent en mouvement. L’artiste s’attache à les ” faire ” et à les ” refaire *, inlassablement, au fil des heures et de la lumière du jour. Tandis que la réalisation d’une série de toiles se transforme pour lui en une épreuve vécue du temps de la peinture, son tableau s’assombrit d’heure en heure au fur et à mesure que s’obscurcissent le jour et la palette.

Epuiser la peinture, répondre à l’urgence objective de la toile, lui insuffler l’idée de vitesse, c’est, finalement, allier à des réminiscences futuristes une facture issue de la Brücke. Celle-ci étonne par l’épaisseur et la richesse de la couche picturale qu’elle lève et manie. Sur fond d’expressionnisme à la limite de l’abstraction elle peut évoquer aussi la manière d’un Auerbach ou , plus loin d’un Kokoschka Dans sa méthodologie, le travail de Moo Chew Wong relève pourtant d’une façon plus contemporaine d’envisager l’acte de peindre qui devient à la fois expression et mise en abîme de sa propre temporalité.

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