24.06.11 – 30.10.11
Le Temps de l'Action / Acte I
Une recherche sur l'histoire de la performance sur la Côte d'Azur de 1951 à nos jours
Avec: Yves Klein, Arman, Ben, Robert Filliou, George Brecht, Éric Andreatta, Marcel Alocco, Antoine Alvarez, Dominique Angel, Dan Azoulay, Éléonore Bak, Marcel Bataillard, Emmanuel Benichou, Daniel Biga, Frédérik Brandi, Anna Byskov, Julien Blaine, Jean-Michel Bossini, Caroline Bouissou, Robert Bozzi, Gilbert Caty, Hervé Courtain, Michel Cresp, Michel Crespin, Robin Decourcy, Niki de Saint Phalle, Erik Dietman, Noël Dolla, Joël Ducorroy, Éric Duyckaerts, Robert Erébo, Kristof Everart, Daniel Farioli, Fred Forest, Yves Fournier, Jean-Baptiste Ganne, Olivier Garcin, Paul-Armand Gette, DooHwa Gianton, Claude Gilli, Jean-Pierre Giovannelli, Yoko Gunji, Cai Guo-Qiang, Raymond Hains, Raoul Hébréard, Max Horde, Michel Journiac, Judith Kele, Jean-Noël Laszlo, Pierre Le Pillouër, Jean-Jacques Lebel, Virginie Le Touze, Jacques Lizène, George Maciunas, Denis Martinel, Jean Mas, Florent Mattei, Paul McCarthy, Bruno Mendonça, METCUC, Roland Miller, Élisabeth Morcellet, Patrick Moya, Georges Mucciarelli, Frédérique Nalbandian, ORLAN, Gina Pane, Gilbert Pedinielli, Philippe Perrin, René Pietropaoli, Pierre Pinoncelli, Claude Rosticher, Mimmo Rotella, Ruy Blas, Sales Gosses, Serge III, Josée Sicard, Sophie Taam, Bernard Tréal, Nicolas Uriburu, Charly Van Rest, Bernar Venet, Jean-Luc Verna, Éric Watier, Junko Yamasaki
Commissariat : Éric Mangion
Cette exposition est conçue comme la première étape d’une recherche menée par la Villa Arson depuis septembre 2007 sur l’histoire de la performance sur la Côte d’Azur de 1951 à nos jours. Ce projet aboutira lors de l’été 2012 par la mise en ligne d’une base de données la plus exhaustive possible sur le sujet, une publication, et une deuxième exposition réunissant films, photos, objets et documents divers.
La performance se caractérise par l’art du geste ou de l’action accompli ou organisé en public (du moins dans les conditions d’une confrontation ou d’un rapport avec le public) par un artiste à un moment donné, sur une temporalité unique (même si elle peut parfois être répétée). Il s’agit de déstabiliser les conventions esthétiques, notamment en décloisonnant les genres (arts plastiques, musique, théâtre, danse, poésie, cinéma…) tout en mêlant cultures savantes et populaires. La performance s’affranchit également des espaces traditionnels du spectacle en inventant de nouvelles topographies de la représentation. La performance est donc l’art de la limite : la limite du corps bien sûr, mais aussi des genres, des formes, des espaces et de la pensée.
L’aventure débute en 1951 et 1952 avec la présence des Lettristes au Festival de Cannes, avec notamment la projection en 1952 du film sans images et sans pellicule Tambours de Jugement Premier de François Dufrêne conçu comme une véritable performance collective. La recherche passe ensuite par les inventions formelles d’Yves Klein et d’Arman dès le milieu des années 1950, puis par le Nouveau Réalisme, Ben et son Théâtre Total et Fluxus, la présence de Georges Brecht et de Robert Filliou à La Cédille qui Sourit entre 1965 et 1968.
Au-delà de ces pères fondateurs, l’art-action ne cesse jusqu’à aujourd’hui de se renouveler grâce à la créativité et l’énergie de dizaines d’artistes qui inventent des nouvelles formes qui traversent les époques : Éric Andreatta, Marcel Alocco, Antoine Alvarez, Dominique Angel, Dan Azoulay, Éléonore Bak, Marcel Bataillard, Emmanuel Benichou, Daniel Biga, Frédérik Brandi, Anna Byskov, Julien Blaine, Jean-Michel Bossini, Caroline Bouissou, Robert Bozzi, Gilbert Caty, Hervé Courtain, Michel Cresp, Michel Crespin, Robin Decourcy, Niki de Saint Phalle, Erik Dietman, Noël Dolla, Joël Ducorroy, Éric Duyckaerts, Robert Erébo, Kristof Everart, Daniel Farioli, Fred Forest, Yves Fournier, Jean-Baptiste Ganne, Olivier Garcin, Paul-Armand Gette, Doohwa Gianton, Claude Gilli, Jean-Pierre Giovanelli, Groupe Signe, Guignol’s band, Yoko Gunji, Cai Guo-Qiang, Raymond Hains, Raoul Hébréard, Max Horde, Michel Journiac, Judith Kele, Jean-Noël Laszlo, Pierre Le Pillouër, Jean-Jacques Lebel, Virginie Le Touze, Jacques Lizène, George Maciunas, Denis Martinel, Jean Mas, Florent Mattei, Paul McCarthy, Médiastok, Bruno Mendonça, METCUC, Roland Miller, Elisabeth Morcellet, Patrick Moya, Georges Mucciarelli, Frédérique Nalbandian, ORLAN, Gina Pane, Gilbert Pedinielli, Philippe Perrin, René Pietropaoli, Pierre Pinoncelli, Claude Rosticher, Mimmo Rotella, Ruy Blas, Sales Gosses, Serge III, Josée Sicard, Sophie Taam, Bernard Tréal, Nicolas Uriburu, Charly Van Rest, Bernar Venet, Jean-Luc Verna, Éric Watier, JunkoYamasaki… (liste non définitive)
L’exposition transforme la Galerie carrée du centre d’art en lieu de présentation du travail de recherche. Les différentes informations recueillies dans la base de données sont projetées via une interface graphique réalisée par le groupe g.u.i, artiste par artiste, sans dévoiler encore les documents originaux, selon quatre temporalités réparties dans l’espace en autant de points cardinaux :
– 1951-1962 : l’apparition de personnalités et de gestes fondateurs,
– 1963-1972 : la vague Fluxus qui sème son désordre poétique,
– 1973-1990 : l’esprit alternatif et les attitudes engagées,
– 1991-2011 : la redéfinition des genres et des codes de la performance.
Un inventaire nominatif (noms des artistes ou des intervenants concernés) et topographique (nom des lieux d’accomplissement des performances) accompagne les projections. Chaque référence inscrite sur le mur est doublée de manière disparate créant de fait une lecture presque vaporeuse de l’ensemble.
Un lieu de travail éphémère est dévolu à la collecte des témoignages des protagonistes de cette histoire. Par ce biais, les informations présentées dans l’exposition sont mises à jour en temps réel durant les dix-huit semaines d’exposition. L’équipement de ce bureau est proposé par Surface de rencontres temporaires avec deux tables et une chaise Modifier de Charlotte Perriand, un tabouret Elephant Stool noir de Sori Yanagi 1954 et un tabouret blanc de Stacy Dukes 1968 (origine Les Arcs 1600) ainsi qu’un dôme 16FT, 2003, conçu par Wakiki Falicoff pour Pacificdome.
Enfin, l’ensemble est accompagné d’une bande-son également réalisée par le groupe g.u.i qui suggère une activité de recherche en train de se faire grâce à une palette de bruitages spécialement conçus pour l’occasion. Le son est elliptique à l’instar de la manière dont est livré l’ensemble des informations de cette exposition.
La scénographie est conçue avec un groupe d’étudiants de l’école supérieure d’arts plastiques de la ville de Monaco (Pavillon Bosio), sous la coordination de leurs enseignants Mathilde Roman et Renaud Layrac. L’objectif est de montrer une recherche en cours sans pour autant fixer les informations qu’elle contient, créant ainsi la bande-annonce d’un projet à venir.