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8.07.90 – 30.09.90

Le désenchantement du monde

Avec: Georg Herold, Mike Kelley, Jon Kessler, Martin Kippenberger, Meuser, Joachim Mogarra, Harald F. Müller, A.R. Penck, Peter Weibel, Heimo Zobernig

Commissariat : Christian Bernard

Argument

Peu à peu le monde s’est désenchanté. Longtemps l’art était apparu comme un ersatz convenable dans ce retrait du sacré ou du sens ou de l’unité ou de l’identité, etc. Romantisme et nihilisme avaient poétisé et théorisé cette perte. Le projet moderne et sa pointe moderniste furent l’avenir (l’inverse, l’envers complice) de cette dénégation. Leur crise, qui était aussi leur modalité d’existence, a fini par laisser le champ libre au millénarisme postmodeme, ultime ruse mélancolique. Dans la confusion des possibles et des marchandises qui en procède, on se demande cependant si quelques œuvres, pour l’usage qu’elles font précisément de la photographie et de la sculpture plutôt peut-être que de la peinture n’indiquent pas aujourd’hui et depuis quelque temps quelque chose d’un peu émancipé de nos principaux poncifs. Ce quelque chose serait assez déplacé pour tenter comme une sortie en douceur du nihilisme sous la forme générique d’une répétition détachée ou d’une relève distanciée des négativismes contemporains – en somme un athéisme généralisé et tranquille, autrement dit sans privation aucune.