2.02.13 – 26.05.13
Aequador, ici, là-bas et Lisboa
Avec: joao vieira-torres, laura huertas-millan
Commissariat : Éric Mangion, Pascale Pronnier
La Villa Arson réunit les films de deux jeunes artistes issus du Fresnoy - Studio national des arts contemporains. Ces œuvres ont pour point commun les fantasmes générés par des paysages réels ou imaginaires.
Éric Mangion : vos deux films représentent chacun un paysage, mais traités de manière très différente. La caméra de Laura remonte l’Amazone dans un décor grandiose parsemé de constructions abandonnées et énigmatiques. Celle de Joao effleure la peau d’un homme. Cette peau filmée au plus près devient un territoire fantasmé. Comment en êtes-vous arrivés à sublimer ces paysages ?
Laura Huertas Millán : Aequador est mon premier film tourné en Colombie, alors que je réalise des films depuis sept ans et que cela fait onze ans que je vis en France. L’envie d’un retour à mon « pays natal » a structuré le projet depuis ses débuts et c’était un désir déjà à l’œuvre dans mes films précédents, tous tournés en France. Ainsi j’ai filmé, pendant quelques années, des lieux ici qui représentaient à mon sens l’Ailleurs exotique et tropical (le jardin tropical de Paris, les serres tropicales de Lyon et de Lille), comme des substituts palliant l’absence des paysages de mon pays. En même temps j’abordais ces lieux dans leur réalité prosaïque, depuis leur histoire et leur lien intrinsèque au colonialisme (le jardin tropical de Paris par exemple, était l’un des décors des zoos humains au début du XXe siècle) …(suite ci-dessous)