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11.01.91 – 10.02.91

Jorge Ribalta

Jorge Ribalta

Commissariat : Christian Bernard

Les pièces de cette exposition ont été réalisées par l’artiste à la Villa Arson durant l’automne 1990. Il s’agit d’images photographiques tirées sur toile, tendues sur châssis et encadrées. Ces images en noir et blanc sont entièrement fabriquées, autrement dit ce sont des prises de vue de décors miniatures et non d’éléments de la réalité. À la différence des travaux antérieurs de Ribalta qui jouaient plutôt sur les codes de la peinture de paysage et sur d’autres stéréotypes d’origine picturale, ces nouvelles images réfèrent désormais au monde urbain tant par les sujets que par l’effet atmosphérique de même qu’aux univers plastiques de la photographie et du film qui ont construit la visibilité moderne de la ville. Ainsi des figures anonymes, et même des foules, glissent-elles ici leur épure fantomatique. L’irreprésentabilité de la réalité se traduit dans ces photographies par un traitement particulièrement subtil du flou où se mime la persistance de l’aura. L’accrochage en deux séries équivalentes et strictement alignées de ces images aux formats variés propose plus une succession parataxique (le sens est fragmenté) qu’une séquence syntaxique (la narration est en panne). Sans doute ces photographies remémorent-elles quelques icônes de la modernité, du romantisme à Gerhard Richter, mais c’est pour les abîmer derrière la buée de leur miroir.

Christian Bernard

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