15.05.92 – 15.06.92
Jean-Luc Blanc
Jean-Luc Blanc
Commissariat : Christian Bernard
Depuis son diplôme obtenu à la Villa Arson en 1990, Jean-Luc Blanc se consacre à l’invention de saynètes aussi absurdes que frivoles dans lesquelles des figures sont aux prises avec des faits de langage ou avec des situations incongrues.
Ses dessins, toujours de même format et toujours réalisés au crayon, s’apparentent sinon à des rébus, du moins à des illustrations pour les enfants. Leur aspect fantaisiste, anecdotique, dérisoire, voire naïf semble ici avoir été érigé en qualité. L’absence d’ombre portée et de mise en perspective, le choix de la frontalité, l’accentuation des contours et les disproportions d’échelle les assimilent en outre à des compositions emblématiques faites à partir de l’agencement, volontairement maladroit, de décalcomanies.
Parmi son répertoire de figures imaginaires, apparaissent quelques leitmotivs : la femme à cheveux longs portant des Ray-Bans, perchée sur de hauts talons; les mains ou les poings à la raideur grotesque; les papillons à la légèreté déconcertante. Si l’on peut voir en ces corps (ou en leurs fragments) pincés, percés, tordus ou pénétrés, l’expression de pulsions intimes ou l’extériorisation d’un érotisme latent, c’est l’humour et le détachement qui l’emportent finalement, un détachement qui vise d’abord le destin ou les desseins possibles de l’art.