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4.04.92 – 11.05.92

Gerwald Rockenschaub

Gerwald Rockenschaub

Commissariat : Christian Bernard, Axel Huber

Connu jusqu’à présent en France pour ses tableaux néo-géo -tels ceux montrés par la Villa Arson en 1966 dans Tableaux Abstraits -Gerwald Rockenschaub effectue un retour remarqué à Nice avec une pièce originale, spécialement conçue pour la Galerie carrée. Tandis qu’il paraît avoir délaissé le signe pictural, son travail (d’ordre sculptural? architectural?) consiste en l’élévation d’une passerelle ready-made à partir d’éléments d’échafaudage industriel en métal galvanisé. Cette construction peut se rapprocher d’un ensemble d’oeuvres affectant l’espace d’exposition que l’artiste autrichien a commencé en 1989 avec l’installation répétitive et méthodique de panneaux de plexiglas identiques sur les murs de la galerie Paul Maenz à Cologne, et qu’il a poursuivi, notamment l’année dernière, avec la véritable “mise en représentation” de l’espace de la galerie Metropol à Vienne par sa simple division à l’aide d’un cordon de velours rouge. Cependant, plus qu’il ne l’avait peut-être jamais fait auparavant, Gerwald Rockenschaub implique à Nice la participation directe du visiteur. Une fois parvenu sur la passerelle à hauteur des caissons du plafond distribuant l’éclairage zénithal, ce dernier risque non seulement de se cogner au béton, mais encore de se reconnaître dans cette mise en miroir des constituants même de l’exposition. Ce dispositif efficace conduit à une épreuve à la fois physique, sensorielle et symbolique qui oscille, finalement, entre l’expérience de l’évidence -évidence d’une localisation possible de l’art dans le déjà là -et celle de l’audace -audace de son absence dans le pas encore. Comme si Gerwald Rockenschaub cherchait d’abord à témoigner de l’existence d’un au-delà de l’esthétique et de la modernité.

Nathalie Pierron

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