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20.04.90 – 20.04.90

Franz-Erhard Walther

Franz-Erhard Walther

Commissariat : Christian Bernard

La question, constamment récurrente, réinventée, insistante jusqu’à l’obsession, qui occupe toute l’œuvre de Franz Erhard Walther, est assurément celle du lieu de l’art. Il n’est aucune de ses pièces qui ne puisse s’appréhender comme la construction d’un site catégorique et l’expérience corollaire d’une modalité-limite de production et d’existence de l’œuvre.

Qu’il s’agisse de l’indexation des constituants premiers de la peinture ou de la sculpture (pigment, toile, plans, formes et volumes élémentaires, cadre ou socle, etc.), de leurs opérations fondatrices (recouvrement, élévation, délimitation, etc.), des gestes génériques du processus de leur fabrication (saisir, poser, appuyer, placer, déplacer, ordonner, ranger, plier, déplier, monter, démonter, montrer, cacher, etc.), qu’il s’agisse encore d’impliquer le corps entier de l’artiste ou celui du spectateur (pour actualiser les pièces, les agir, les occuper, les vêtir, etc.) ou, au contraire, de ne s’adresser qu’à la capacité du regarder de projeter hypothétiquement les possibles de ce qui ne se manifeste qu’à l’état latent du stock, qu’il s’agisse enfin par conséquent de ne déployer l’espace de l’œuvre que sur les seuils spatio-temporels qui la constituent, c’est toujours à une critique ontologique de l’œuvre d’art comme lieu et du lieu comme œuvre d’art que revient ce travail.

Franz Erhard Walther nous propose d’en faire l’épreuve et la réflexion dans le mouvement même de la critique symétrique de nos propres modalités de construction de la réalité et de présence au monde. La sculpture que je suis, le temps que je regarde le monde comme un socle et ces œuvres comme des instruments d’analyse des métaphores et des usages de l’habiter, figure clairement la fonction symbolique de cet art ascétique, sans autre lieu d’accomplissement que la durée multiple de la pensée.

Christian Bernard

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