30.06.13 – 21.10.13
Noël Dolla
ENTRÉE LIBRE MAIS NON OBLIGATOIRE
Commissariat : Noël Dolla
Une exposition mono-polygraphique de Noël Dolla en compagnie de 80 artistes. Une flânerie joyeuse dans le dédale architectural de la Villa Arson.
Vernissage public le 29 juin à 17h
Entrée libre mais non obligatoire dit la volonté de Noël Dolla de sublimer les 23 000 m2 de la Villa Arson avec la complicité amicale de nombreux artistes. Briser la règle de la bonne ordonnance du point de VUE UNIQUE, perturber les modalités d’exposition des oeuvres d’art par une alchimie « d’invasions » et de « débordements » de la totalité des espaces de l’école nationale supérieure d’art, des galeries du centre d’art, des jardins et terrasses qui ne formeront plus qu’un lieu UNIQUE d’expérimentation artistique.
La Villa Arson offre à Noël Dolla le commissariat de l’exposition d’été pour réaliser une manifestation « hors norme » dans laquelle la place laissée à l’invention, au jeu et à l’expérimentation n’aura de limites que le strict minimum. L’artiste, en « démiurge » des lieux, dessinera les méandres d’une réponse à la question de la nécessité POLITIQUE de l’art et des formes possibles de son exposition aujourd’hui.
Pour Noël Dolla produire autrement : c’est rêver, inventer et réaliser des formes nouvelles de relations complices avec les artistes et les techniciens pour créer et montrer des œuvres sans aucun souci de hiérarchie ou d’économie. Produire autrement : c’est susciter des interventions d’acteurs de la pensée politique contemporaine pour ouvrir les lieux, les yeux et l’esprit à d’autres champs. Produire autrement : c’est faire intervenir de tout jeunes artistes, étudiants et enseignants de l’école d’art ; rendre hommage à ses pairs en présentant sa collection et inviter de grands compagnons de peinture venus d’outre-Atlantique.
Une question sous-tendra en continu ce parcours physique et mental : comment imaginer, vivre et penser différemment une pratique artistique aujourd’hui ? Toute l’exposition sera travaillée par l’idée de la rupture dans la ligne des avant-gardes historiques. Depuis près de cinquante ans, Noël Dolla se livre à une entreprise picturale des plus singulières. Son œuvre, tout autant que son enseignement à la Villa Arson (1974-2011), font de lui un des artistes vivants les plus importants de la scène française. L’artiste construit avec acharnement et constance une œuvre qui interroge la peinture, au sens large, comme un champ de jeux et d’expériences dans « l’esprit de l’abstraction ». Il remet tout en cause, s’amuse des dogmes, ré-interroge sans cesse les certitudes qui fondent le projet d’une pratique picturale dans l’histoire de l’art. Tels sont les enjeux qui se donnent à voir avec force dans cette œuvre en mouvement perpétuel, guidée par la certitude qu’une pratique artistique est toujours idéologique.
« Cette exposition est basée sur une circulation multiple et nouvelle à travers les ateliers, couloirs et rue intérieure, les terrasses et jardins de la Villa Arson pour accéder aux espaces du centre d’art. Peinture, sculpture, son, vidéo, cinéma, musique et performance seront convoqués pour organiser, avec la participation libre et active d’une multitute d’artistes, « Dolla Noël Joyeux bordel* ». Ancien(e)s étudiant(e)s, ami(e)s – tous et toutes artistes que j’estime – seront présents au travers de leurs œuvres qui résonneront et dialogueront avec les miennes, peut-être parfois de façon quelque peu baroque ou violente, comme l’est la vie. Il s’agira de repenser les codes et les normes qui régissent les salles des musées et des centres d’art, d’expérimenter des propositions insolites, folles et inattendues. Je rêve de pouvoir écouter au milieu des œuvres d’art la parole des auteurs, créateurs et acteurs de la pensée politique contemporaine qui, après Marx, ont nourri mon œuvre depuis quarante ans. Fredric Jameson décryptant la logique du postmodernisme devant l’œuvre de Philippe Ramette, L’Objet à se faire foudroyer soi-même, Ignacio Ramonet décodant « Le Besoin d’utopie » devant La Tour d’amour de Philippe Mayaux, ou encore Daniel Mermet donnant une voix à ma dernière peinture Les dents de ma mère, pour un million de dollars. »
Noël Dolla
* Au sens où l’entendait Pierre Bourdieu (rédacteur en chef invité des Inrockuptibles n° 178, décembre1998).
Avec la Collaboration de
Élodie Antoine et Marianne Khalili Roméo
Et la participation complice, artistique et technique de : Stéphane Accarie, Kaloust Andalian, Patrick Aubouin, Frédéric Bauchet, Pascal Broccolichi, Thierry Chiapparelli, Sandra D. Lecoq, Jean-Baptiste Ganne, Ulrike Gruber, Robert Kudelka, Arnaud Labelle-Rojoux, Patrice Lorho, Stéphane Magnin (atelier de répliques Autoprogettazione, 1974, Enzo Mari), Arnaud Maguet, Bérénice Mayaux, Philippe Mayaux, François Paris, Pascal Pinaud, Florian Pugnaire, David Raffini, Philippe Ramette, Jérôme Robbe, Guy Scarpetta, Gauthier Tassart, Rémi Voche, Tatiana Wolska, …
Artistes Invités
Polly Apfelbaum, David Diao, Lydia Dona, Jacob El Hanani, Craig Fisher, Roland Flexner, Mary Heilmann, Shirley Kaneda, Jonathan Lasker, Fabian Marcaccio, Saul Ostrow, David Reed, …
Et la petite collection de Noël et Loupio Dolla : Julien Alonso, David Ancelin, Alfred Angeletti, Ghada Amer, Olivier Bartoletti, Ben, Joseph Beuys, Caroline Boucher, Julien Bouillon, Victor Burgin, Louis Chacallis, Pierre Descamps, Marc Devade, Daniel Dezeuze, Eric Dietman, Cheryl Donegan, Öyvind Fahlström, Malachi Farrell, Dominique Figarella, Robert Filliou, Nicolas Floc’h, Grégory Forstner, Karim Ghelloussi, Giorgio Griffa, Philippe Gronon, Jan Groover, Gulla Gunnarsdóttir, Aïcha Hamu, Alex Huber, Vivien Isnard, Pierre Joseph, Rachel Laurent, Natacha Lesueur, Virginie Le Touze, Sol Lewitt, Made in Eric, Robert Malaval, Henri Matisse, Elisabeth Mercier, Mathieu Mercier, Maryline M’Gaïdes, Jacques Monory, Olivier Mosset, Omer Orselli, Bernard Pagès, Jean-Luc Parant, Philippe Perrin, Francis Picabia, Jean-Pierre Pincemin, Pino Pinelli, Edouard Prulhière, Martial Raysse, Paul Rotterdam, Georges Rousse, Patrick Saytour, Mathieu Schmitt, Stéphane Steiner, David Subhi, Gérard Titus-Carmel, André Valensi, André Verdet, Didier Vermeiren, Jean-Luc Verna, Claude Viallat, André Villers, Andy Warhol, …
Une création sonore collective – co-production Villa Arson et CIRM (Centre national de création musicale) – par Pascal Broccolichi et François Paris, ainsi que Diane Blondeau, Maïa Blondeau, Simon Léopold, Simon Nicolas et Solo Valiha.
Accueil des Publics
Rendez-vous / Point de vue sur l’expo : un médiateur de la Villa Arson propose un éclairage sur une sélection d’oeuvres au gré d’un parcours sur l’ensemble du site. Ouverts à tous, ces rendez-vous apportent un point de vue informé permettant à chacun d’appréhender l’exposition.
En juillet et août, tous les jours sauf le mardi à 15h et à 17h ; en septembre et octobre à 15h. Sans réservation préalable. Accès libre et gratuit.
Visites en anglais sur demande.
Librairie ouverte aux mêmes horaires que l’exposition.
Publications
Le Journal de l’exposition est à la disposition du public (64 pages / 2€) et rend compte de la parole directe des acteurs de ce projet : Noël Dolla, bien sûr, ainsi que ceux qui ont apporté leur complicité artistique et technique en acceptant son invitation.
Documentation
Un site propose une sélection de documents numérisés issus des archives de Noël Dolla : http://noel-dolla.villa-arson.org/
Ces archives documentent le travail de l’artiste du milieu des années 60 au milieu des années 80 : textes critiques, biographies, reproductions d’oeuvres et photographies d’oeuvres in situ, etc.
Mini Colloque
RUPTURES de la tabula rasa à la postmodernité / les 4 et 5 octobre 2013 de 14h à 20h
Deux après-midis de réflexion et d’expérimentation autour de la notion de rupture en art aux XXe et XXIe siècles.
Rencontres, conférences, performance, récits, projections et visites insolites en compagnie d’historiens de l’art et d’artistes se succèdent et se répètent au cours de ces deux après-midis pour vous donner à chaque moment la possibilité de faire votre choix dans le programme proposé.
La manifestation «Ruptures » prend ses racines dans la présence de l’œuvre de Noël Dolla à la Villa Arson à travers son exposition et le dialogue qu’elle établit avec près de 80 artistes, « frères d’huile » et amis. Noël Dolla y témoigne de sa conception du rôle et du statut de l’artiste aujourd’hui. Au fil de la visite s’impose le caractère polymorphe d’une œuvre qui est née à Nice le 14 décembre 1967 au Hall des remises en question de Ben. Noël Dolla semble n’avoir jamais cessé de chercher, réinventer et remettre en jeu sa pratique artistique, son œuvre apparaissant ainsi comme une sorte de paradigme de l’art de la rupture.
Avec Noit Banaï, historienne et critique d’art ; Joseph Dadoune, artiste ; Malachi Farrell, artite ; Fabrice Flahutez, historien de l’art ; Timo Kaabi-Linke, philosophe, Sébastien Ly, chorégraphe, Emmanuel Rubio, historien de la littérature et de l’architecture. Sur une proposition d’Elodie Antoine.