5.07.87 – 13.09.87
Claudio Parmiggiani
A lume spento 1961-1987
Commissariat : Christian Bernard
Une importante exposition consacrée à Claudio Parmiggiani sera présentée cet été dans l’ensemble des salles de la Villa Arson. Intitulée A lume spento (en référence à Dante et à Ezra Pound), cette exposition rassemblera plus de 70 pièces, de 1961 à 1987, pour constituer la première rétrospective de l’artiste hors d’Italie. Une grande part de l’œuvre de Parmiggiani sera donc réunie à Nice, à l’exclusion des dessins dont un large choix sera présenté à la même époque à Salzbourg en Autriche. La manifestation de la Villa Arson offrira l’occasion de découvrir l’unité profonde de ce travail à travers les différents aspects de son évolution depuis le début des années soixante jusqu’aux récentes Iconostases.
Contemporaine de l’Arte povera, l’œuvre de Parmiggiani s’est tenue en retrait de ce mouvement tout en entretenant avec les travaux de quelques-uns de ses représentants des affinités certaines. La « tensions très calme », le climat magique de Turin est en tout cas leur horizon commun. Objets, collages, assemblages, constructions, installations, les œuvres de Parmiggiani ne relèvent jamais à proprement parler ni de la peinture ni de la sculpture. Ses dispositifs, ses mises en scènes participent de l’émancipation moderne de l’œuvre d’art, et en particulier de ses développements conceptuels, tout en multipliant les références mythologiques et les appropriations d’images, de formes ou de significations issues de l’art du passé. C’est que cette œuvre complexe procède aussi d’un rapport à la tradition, d’une tradition dont le dernier grand relais est à chercher du côté de De Chirico et du mouvement métaphysique italien ou de certaines propositions formulées dans l’orbe surréaliste et dont l’ascendance n’est rien moins que l’esprit métaphysique, symbolique ou hermétique qui hante périodiquement l’histoire de l’art depuis l’Antiquité.
Mais Parmiggiani s’est aussi nourri – sans paradoxe aucun – d’un dialogue avec Malevitch et l’idéalisme des futuristes russes. On voit que son projet excède le traitement formaliste de l’art pour en inscrire la pratique dans une visée éthique et spirituelle intempestive.
L’exposition sera en particulier l’occasion de reconstituer les différentes installations que l’artiste a réalisées entre 1970 et 1976 et qu’il nomme « ambiances » ou « théâtres statiques » (Delocazione, Annunciazione, Icone, Theatrum orbis, Versunkenheit, Mutus liber, Malevitch-Kobayashi).