8.09.96 – 6.10.96
Boyd Webb
Boyd Webb
« Boyd Webb vient du monde de la sculpture et de l’installation. Ses premières photographies sont des objets transportant l’image d’un monde construit et imaginé. Mise en scène qui, tout au long de ses séries, change de décor sans altérer les bases de son discours. Au début des années 80, Webb parlait de la terre, de sa mythologie. Il nous alertait quant à la non communication entre les dieux et le monde, entre le céleste et le terrestre.
Depuis 1985, ses scénographies nous rapprochent du cosmos, un cosmos étrange, une sorte d’atmosphère de songe, un univers dénaturalisé où acteurs (hommes et objets) défient la gravité et font de nous les spectateurs d’un jeu illusionniste d’une grande maîtrise. À la fin des années 80, son œuvre prend un tournant significatif. La présence de l’homme disparaît mais pas sa référence. L’auteur se convertit en créateur et chroniqueur d’une culture artificielle qui parle de notre monde naturel, de sa création et de sa destruction. Pour cela et il utilise des symboles : serpents gonflables, poissons en plastique, girafes et autres animaux, dans des situations imprégnées d’un certain pessimisme, nouveau dans son œuvre. Son travail récent est encore plus inquiétant. Il symbolise aussi la vie en reproduisant des schémas biologiques se référant à la reproduction, la fertilité et ses mécanismes. Ses objets, d’une artificialité exagérée, suggèrent une nature dans l’erreur, la vie à partir de l’inerte… Webb crée des formes que nous reconnaissons avant de savoir ce qu’elles sont, il attire notre attention sur l’inconnu… » – Chantal Grand, in Le Printemps de Cahors, 1996.
Pour cette exposition, Boyd Webb a réalisé spécialement quatre grandes images. « Mon idée est de combiner le monde céleste et le monde microscopique en une seule image. Le sérum sanguin, confectionné artificiellement avec des produits cosmétiques s’associe avec une image inventée d’aurore boréale, un phénomène qui n’implique aucune intervention de l’homme. Cette confusion préserve notre incapacité à expliquer pleinement la fonction de cette image. »
Depuis plus de vingt ans, Boyd Webb développe une œuvre qui allie deux mondes : artificiel et naturel, illusoire et réel. Les images réalisées sans manipulation digitale, débarrassées de tout élément narratif sont des amalgames poétiques de deux polarités opposées : le connaissable et l’imaginable.
Boyd Webb est né en 1947 à Christchurch en Nouvelle-Zélande. Il vit et travaille en Angleterre depuis 1972.