17.04.04 – 13.06.04
À l’Est du Sud de l’Ouest / À l’Ouest du Sud de l’Est
Avec: Yan Pei-Ming, Shen Yuan, Huang Yong Ping, Wang Du, Yang Jiechang, Ni Haifeng, H. H. Lim, Yan Lei, Wang Jianwei, Zhuang Hui, Chen Wenbo, Chen Shaoxiong, Xu Tan, Xu Zhen, Yang Fudong, Fu Jie, Yangjiang group
Commissariat : Hou Hanru, Laurence Gateau, Noëlle Tissier
Dans le cadre des Années croisées France Chine 2004/2005, deux centres d’art du sud de la France s’associent pour une exposition en deux parties se déroulant et s’enchaînant du 17 avril au 13 juin à la Villa Arson (Nice) et du 18 juin au 12 septembre au Crac (Sète).
Toute forme d’échange impliquant mouvement et partage, Laurence Gateau (Nice) et Noëlle Tissier (Sète) ont souhaité mêler à leur réflexion Hou Hanru, critique d’art et commissaire indépendant.
Hou Hanru est né en Chine, mais il vit et travaille à Paris depuis 1990. Il a organisé de nombreuses expositions internationales, notamment : Zone of Urgency (50e Biennale de Venise, 2003), la Biennale de Gwangju (Corée du sud, 2002), la Biennale de Shanghai (Chine, 2000), Living In Time (Berlin, 2001), Paris pour escale (Musée d’art moderne de la ville de Paris, 2001).
Complexe et varié, l’art contemporain chinois est sans doute l’un des plus énergiques de la scène actuelle. Plusieurs générations d’artistes, de régions différentes, influencés par des traditions culturelles, historiques, géographiques, sociales et économiques diverses, mais issus dans une certaine mesure d’un passé commun, participent de cette réalité neuve. Dans la turbulence d’un pays en pleine mutation et afin de réagir aux changements de situation, les artistes produisent énormément et dans tous les domaines. La recherche de nouvelles libertés individuelles et le refus d’être perçus comme les représentants d’une culture nationale constituent une prise de position et une stratégie commune aux acteurs de la scène contemporaine chinois.
L’internationalisation compose un des aspects les plus caractéristiques de leur langage artistique et de leurs positions individuelles. Beaucoup d’artistes ont émigré, les autres sont souvent de grands voyageurs. Ces expériences constituent une ressource unique et enrichissante pour de nombreux artistes chinois et jouent un rôle déterminant dans la construction d’un monde de l’art résolument global, influençant jusqu’au remodelage des sociétés occidentales. Il est également remarquable de constater combien la situation à l’intérieur de la Chine progresse de façon encourageante vers une plus grande ouverture. De nombreuses manifestations (Biennale de Shanghai, exposition internationale d’art public de Shenzhen, triennale de Guangzhou, etc.) font désormais partie des événements internationaux. Ce processus d’ouverture conduit les artistes à confronter leurs œuvres au monde, à la géopolitique, aux réalités de la globalisation et aux problèmes qu’elle engendre. L’art contemporain chinois entre dans une période de réorientation. Cette réorientation ne suit plus ni mouvement ni tendance générale, elle produit plutôt une complexité multidirectionnelle qui tend à s’intégrer au monde, générant de nouveaux univers, chaotiques en apparence, actifs, touffus, mais d’un individualisme irréductible et toujours en prise directe avec un contexte précis. Les artistes y évoluent vite et spontanément, comme des forces rebelles.
Le titre de l’exposition présentée à Nice et à Sète, À l’Est du Sud de l’Ouest/À l’Ouest du Sud de l’Est reflète ce kaléidoscope qu’est l’art chinois actuel. Une partie des artistes choisis vit en Chine, l’autre partie est issue de la diaspora chinoise en France et en Europe. Par-delà les questions de frontières et de nationalités, ces choix montrent comment la culture chinoise se confronte aux problèmes du monde d’aujourd’hui tout en essayant d’échapper aux déterminations de ses propres limites (historiques, géographiques, etc.) et aux stéréotypes.
À l’Est du Sud de l’Ouest/À l’Ouest du Sud de l’Est, sous l’énoncé d’orientation géographique absurde, est une exposition qui échappe à toute thématique et cherche plutôt à pointer des explorations libres et individuelles d’un planisphère en pleine mutation.
De mars à juin, la Villa Arson va accueillir en résidence, grâce au soutien du Conseil général des Alpes-Maritimes, quatre artistes chinois : Xu Tan, Fu Jie, Yan Lei et Wang Jianwei. Ces trois derniers ont étudié à la China Academy of Fine Arts de Hangzhou dans la province de Zhejiang, jumelée avec le Département des Alpes-Maritimes. Huang Yong Ping, Shen Yuan, Ni Haifeng, Yang Fudong, Yang Zhenzhong, Kan Xuan, Chen Zaiyan, Lu Chunsheng sont également anciens étudiants de cette académie.
Cette exposition est réalisée avec le soutien de la Délégation aux arts plastiques, de la Drac Paca (Ministère de la Culture et de la Communication), du Conseil général des Alpes-Maritimes, du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, de la Ville de Nice et des Années France Chine.