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Médiations éthiques et pratiques de co-création

Dans le cadre de l’appel à contribution La Surface démange. Approches des pédagogies critiques en artistes.

La surface démange est une unité regroupant différentes fonctions et positions dans et hors de la Villa Arson qui s’est donné pour objectif de recueillir, partager et développer les pratiques critiques en art, composée de Sophie Orlando, Christelle Alin, Flo*Souad Benaddi et Céline Chazalviel.

La coordination scientifique est assurée par Sophie Orlando.

Contact et envoi des contributions : pedagogies.critiques@villa-arson.org avant le 15 janvier 2022.

Le volet médiation porte sur les médiations éthiques et les pratiques de co-création.

Que fait-on des théories et des manières de faire et d’agir issues des pédagogies critiques (Paolo Freire, bell hooks, Henri Giroux) anti-sexistes, anti-racistes, anti-classistes, de l’épistémologie des savoirs situés (Donna Haraway, Sandra Harding), de l’éthique du care (Carol Gilligan) dans le champ de la médiation ? Quels sont (ou quels seraient) les projets de médiation portés par une approche antivalidiste, décoloniale, queer et trans ? En quoi la reconnaissance mutuelle de nos privilèges et de nos assujettissements, la déhiérarchisation des savoirs, les mécanismes de conscientisation et d’émancipation transforment-elles la relation aux œuvres, la pratique de l’art dans sa dimension participative et de co-création ? Comment la dimension de recherche et d’expérimentation présente dans l’enseignement et dans les projets artistiques, éditoriaux se retrouve-t-elle dans les projets de médiation et les pratiques de co-création ? 

Intermède historique 

Nombre de structures d’aide à la création et à la diffusion de l’art contemporain créées depuis les années 1980 en France ont fondé leur identité en partie sur le fait d’être des laboratoires de la création dédiés aux artistes, des lieux de recherche favorisant l’émergence de projets contextuels et expérimentaux. Les politiques de médiation qui ont accompagné ces institutions d’un type nouveau en France ont largement été inspirées par le modèle muséal basé essentiellement à cette époque sur la transmission de savoirs et ont été destinées en priorité aux publics de l’Education Nationale.

Depuis le début des années 2000, on a pu constater que les propositions de médiation s’adressant à un large public sont mises en avant dans la communication de nombre de structures et d’événements à caractère artistique (type Monumenta, Biennales). Le caractère inédit, innovant, atypique des propositions est annoncé. La dimension interactive, ludique, conviviale est soulignée.

Entre ces deux modèles dominants, modèle muséal, modèle de l’industrie du divertissement, il y a sans doute une multiplicité de voies à explorer, comme en attestent les recherches et les pratiques réunies dans la remarquable publication Co-création publiée en 2019 par les éditions Empire et le CAC Brétigny, avec le soutien notamment du MAC VAL et de l’Université Paris 8 (Laboratoire AIAC Équipe TEAMeD)

Et maintenant ? 

Il y a un enjeu éthique : les dispositifs de médiation, les ateliers de pratique, de mise en situation avec des artistes transmettent des formes de relation à l’art comme ils sont porteurs de valeurs sociétales. 

Ce projet de collecte vise à réunir et partager réflexions, récits d’expériences, projets sur ce que seraient par exemples une médiation située, une médiation inclusive, une médiation portée par l’éthique du care, une médiation critique (en lien avec les pédagogies critiques), une médiation déterminée par des approches antivalidiste, décoloniale, queer et trans.
Cet appel à participation s’adresse aussi bien aux profesionnel•les de la médiation, aux artistes, aux étudiant·e·s et aux chercheur·euses qu’à toute personne qui à d’autres titres aurait des réflexions, expériences et projets à partager.

Christelle Alin, responsable du service des publics et de la vie étudiante.