Conférence de Morgan Labar : « Bête comme un peintre »
Le 16 décembre 2025, la Villa Arson accueille une conférence de Morgan Labar, historien et critique d’art.
Cette conférence propose une relecture de l’épisode parfois désigné comme « retour de la peinture » dans les années 1980, qu’il conviendrait d’écrire au pluriel – retours de la peinture. L’adage duchampien « bête comme un peintre », hâtivement réduit à un anathème jeté sur la peinture de son temps, a servi de signe de ralliement aux artistes qui tenaient le haut du pavé et les colonnes d’Artforum dans les années 1970 et considéraient acquise la mort de la peinture – ou à tout le moins son dépassement dialectique.
L’art des années 1980 se pose comme une réaction violente à ce récit savant de la modernité. La peinture revient sur le devant de la scène après une décennie de (relatif) purgatoire. L’anti-intellectualisme est affirmé comme antidote joyeux et jouissif à l’austérité conceptuelle.
Dans cette intervention, Morgan Labar reviendra sur cette décennie picturale en articulant histoire des expositions (Biennale de Venise, Documenta) et plongée dans quelques mouvements cultivant la bêtise en peinture (Figuration Libre, Bad Painting, Mülheimer Freiheit).
Morgan Labar
Morgan Labar est normalien, diplômé en philosophie et docteur en histoire de l’art de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il s’intéresse depuis plusieurs années à la manière dont les catégories esthétiques, les canons et les discours hégémoniques sont construits au sein des mondes de l’art contemporain. Il est membre associé du laboratoire SACRe (EA 7410, Université PSL) et de l’unité mixte de recherche THALIM (UMR 7172, ENS – Sorbonne Nouvelle – CNRS) et développe une activité de recherche qui a notamment été soutenue par la bourse postdoctorale annuelle de la Terra Foundation for American Art à l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA). Il vient notamment de publier La Gloire de la Bêtise. Régression et superficialité dans les arts depuis la fin des années 1980 aux éditions Les presses du réel.
Morgan Labar a enseigné dans plusieurs institutions d’enseignement supérieur, notamment l’École du Louvre, le département Arts de l’ENS où il est enseignant associé et anime avec Daria de Beauvais le séminaire « Autochtonie, hybridité, anthropophagie » depuis 2020.
Il est également engagé, en tant qu’administrateur, dans la vie de plusieurs associations et institutions culturelles (ANdEA, FRAC Sud – Cité de l’art contemporain, Festival Actoral, Atelier des Artistes en Exil).
Après avoir exercé la fonction de directeur artistique à l’École nationale d’art d’Avignon de 2021 à 2024, il est aujourd’hui directeur de l’École nationale des beaux-arts de Lyon.
Informations pratiques
Mardi 16 décembre à 18h30
Entrée libre et gratuite
Grand Amphithéâtre de la Villa Arson
Adresse : Villa Arson, 20 Av. Stephen Liegeard, 06100 Nice