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Quatre artistes diplômé·es de la Villa Arson à la 5e édition de Labo-Demo : Bullshit Job

La Villa Arson est heureuse d’annoncer la participation de quatre artistes diplômé·es de l’école à l’exposition Bullshit Job présentée au Centre Wallonie Bruxelles à l’occasion de la cinquième édition de LABOS_DEMOS.

À l’initiative de Stéphanie Pécourt, ont été développés dès 2019 les LABOS_DEMOS et ce au profit de la Littérature Hors le Livre et des Arts visuels. Ce dispositif entend valoriser des signatures artistiques encore non identifiées et émergentes afin d’attester autant des traits de démarcations des formations associées des écoles supérieures en art, belges et françaises, que de leur intrication et ce à l’heure où les parcours artistiques s’internationalisent.

Sous le commissariat d’Andy Rankin et Manon Klein, cette édition réunit une trentaine d’artistes issues d’écoles d’art françaises et belges, dont plusieurs diplômés de la Villa Arson, autour d’une réflexion critique sur nos rapports au capitalisme, à la productivité et à la valeur du travail dans la création.

artistes de la villa arson

Clémentine Blaison VanDenHende

9 to 5, 2022, fauteuil de bureau, cravates, fil de fer, anneaux en métal, accessoires, 110 x 50 x 50 cm © Clémentine Blaison VanDenHende

Diplômée de la Villa Arson en 2023, Clémentine Blaison VanDenHende présente 9 to 6, un fauteuil de bureau hybridé à un rat.

Il est orné de grandes oreilles et d’une longue queue souple, fabriqués à partir de cravates. L’œuvre prend la forme d’un corps mixte et grotesque, une sorte d’animal de bureau mutant, entre mascotte d’entreprise et créature épuisée du tertiaire.

Dans sa première version intitulée 9 to 5, cette œuvre s’appuyait sur un fauteuil de gaming désossé, relique d’un loisir converti en outil de productivité. Pour l’exposition au Centre Wallonie-Bruxelles, l’œuvre est reconfigurée à partir des restes : les organes symboliques (oreilles, queue) sont réassemblés, modifiés, adaptés à l’un des fauteuils de location prévus pour l’exposition. Cette nouvelle version vient souligner la malléabilité des corps et des identités dans les environnements de travail contemporains.

9 to 5 et 9 to 6 parlent de domination douce, de performativité sociale, de l’absurdité du monde corporate. Derrière sa forme composite, se glisse une critique de l’aliénation et de l’enracinement sédentaire à laquelle nous oblige la bureaucratie.

Élie Bolard

WER4, 2024, étagères, cartons Amazon, électronique, petg, nylon, métal, dispositif sonore. dimensions variables. Collaboration avec William Delgrande et Marceline Chauveau © Elie Bolard

Avec WER4, Élie Bolard (Villa Arson 2023) imagine un entrepôt fictif constitué de cartons dits « intelligents ».

Enfermés dans les cartons, des (ex-)travailleurs et travailleuses Amazon témoignent de leur expérience au sein de l’entreprise et de ce qui les a amené·es à être enfermé·es dans leur boîte.

WER4 est un entrepôt fictif constitué exclusivement de ces cartons dits intelligents. L’entreprise étant déjà adepte de technologies d’automatisation, elle amène les travailleurs et travailleuses à se soumettre au rythme de la machine. Dans cet entrepôt, ceux et celles qui n’ont pas suivi la cadence se retrouvent soudées à la machine et à leurs smart colis.

WER4 propose de repenser notre rapport à la consommation à l’ère de l’e-commerce. Elle ne met pas en faute les consommateurs ou consommatrices ni les employé·es, mais les systèmes permettant le déploiement de ces technologies controversées qui prolétarisent toute la chaîne, de la production à l’achat. L’installation place l’humain au centre d’une volonté qui vise à occulter ses travailleurs et travailleuses, dans la mesure où l’entreprise s’imagine fonctionner d’ici quelques années de manière entièrement robotisée et automatisée.

Évangéline Font

Je suis arrivé en traînant ce sac merveilleux lourd et rempli de trucs , 2025, installation, glycérine, cire à épiler, ailes de papillons, vers, rêve liquide, porcelaine, béton © Evangeline Font

Évangéline Font (Villa Arson 2023) déploie un univers teinté de science-fiction féministe et d’artisanat.

« Dans le travail artistique d’Évangeline Font, les techniques artisanales se mêlent à celles de la sculpture traditionnelle, pour déployer un univers teinté d’une science-fiction résolument féministe. Par le dessin, le textile, le volume ou la vidéo, elle évoque un imaginaire dans lequel les grands récits, qui conditionnent notre manière de regarder l’avenir, inventent de nouveaux cadres, moins portés par la technologie, plus conscient du vivant. Ses œuvres convoquent l’architecture utopiste, l’espace urbain et domestique. Elles jouent souvent de modularité pour créer des environnements immersifs.

Son installation Je suis arrivé en traînant ce sac merveilleux lourd et rempli de trucs fait directement référence à l’autrice de science-fiction Ursula K. Le Guin. Dans son texte La théorie de la fiction panier, qui s’appuie lui-même sur le travail de l’autrice féministe Elizabeth Fisher, elle défend les narrations sans violence ni héroïsme individuel, privilégiant des histoires de cueillettes et de commencements plutôt que de chasses et de mort. Ici, sur une étagère en béton, Évangeline Font propose une série de sculptures, d’odeurs et de processus vivants. Elle constitue un ensemble polyphonique et évolutif dans lequel tous les éléments sont porteurs du fragment d’une histoire commune. Chaque exposition donne lieu à de nouveaux agencements à partir de recherches sur un matériau, une technique, une forme. L’œuvre se donne à comprendre comme un panier qui se remplit d’expériences sans cesse renouvelées.  » Guillaume Mansart

Reem Hasanin

Meeting point, 2024, taule de fer, vinyle adhésif, plexiglass, 164 x 34 x 20 cm © Reem Hasanin

Dans Meeting Point, Reem Hasanin (Villa Arson 2025) détourne la signalétique d’un aéroport pour en révéler la charge politique.

Meeting point prend la forme d’un faux panneau d’aéroport, reprenant les codes visuels et la signalétique institutionnelle que l’on retrouve dans les zones de transit international. Elle s’inscrit dans une réflexion sur les logiques de circulation, de contrôle, et de hiérarchisation des corps à l’échelle mondiale. Là où l’aéroport est généralement perçu comme un non-lieu neutre, un simple espace de transit, l’œuvre en souligne la charge politique, en tant qu’espace de tri et de filtrage, théâtre d’une mobilité inégalitaire.

En abordant les formes contemporaines du travail, ces quatre artistes explorent, chacune et chacun à leur manière, les tensions entre productivité, précarité et imaginaire collectif.

Leur participation à Bullshit Job témoigne de la diversité et de l’engagement critique de la jeune création formée à Nice.

Informations pratiques

Du 14 novembre au 4 décembre 2025
Centre Wallonie-Bruxelles
Galerie, 127-129 rue Saint Martin, Paris 4
Entrée libre du lundi au samedi de 11h à 19h