
La Villette accueille du 10 avril au 11 mai 2025 l’exposition 100% L’EXPO.
Sept artistes diplômés de la Villa Arson ont été sélectionnés pour participer à cette exposition : Léo Dupré, Valentine Gardiennet, Emika Lannelongue, Carlota Sandoval-Lizarralde, Romain Ravera, Sofia Rocha Mondragon et Murphy Yum.
Léo Dupré
Nourries de légendes, les soft sculptures de Léo Dupré apparaissent comme des brèches vers des trips occultes. Ses œuvres aux courbes sinueuses sont décorées d’une collection de petits objets fabriqués ou récupérés. Ceux-ci évoluent au fil de la vie de l’œuvre et agissent tels des talismans annonciateurs de l’univers qu’elle dissimule. Les épaisses toiles en polaire aux couleurs éclatantes tissées par Léo sont les totems molletonnés d’un New Hell – un enfer heureux – autour desquels se rassembler. Dans ce contexte post-apocalyptique, il s’intéresse à l’esthétique de l’équipement outdoor et sa connotation survivaliste, utile à la traversée des lores qu’il projette.

Valentine Gardiennet
Valentine Gardiennet est diplômée de la Villa Arson, à Nice en 2020 et résidente au sein des ateliers Wonder, à Clichy. Ses installations mêlent des techniques de fabrication physiques allant du moulage au modelage en passant par le traitement de la céramique, aux techniques de fabrication improvisées issues d’un système de débrouille telles que le carton pâte, le grillage à poule ou encore le silicone. Dans un jeu d’échelle oscillant entre agrandissement et rétrécissement, Valentine Gardiennet transpose ses dessins de carnet en objets tridimensionnels, détournant avec espièglerie les éléments du réel qui habitent notre quotidien. Elle déploie dans l’espace un vocabulaire universellement compréhensible à travers des saynètes aux références populaires issues de séries télévisées, de bande-dessinées et de contes.

Emika Lannelongue
Emika Lannelongue, actuellement installée à Paris, est diplômée de l’École nationale supérieure d’art de la Villa Arson en 2022. Son travail s’articule autour des liens entre mémoire et enregistrement, explorant ces notions principalement à travers le médium photographique. Emika interroge les multiples facettes de ce médium, notamment sa capacité à capturer, figer ou transformer les souvenirs, tout en jouant avec ses limites techniques et formelles. En mêlant récits personnels et collectifs, elle conçoit des œuvres qui invitent à une réflexion approfondie sur ces thématiques. Poursuivant ses recherches, Emika enrichit son univers visuel en expérimentant de nouvelles formes narratives, tout en mettant en avant l’intimité et la subtilité des histoires qu’elle raconte.

Carlota Sandoval Lizarralde
Née en 1996, de nationalité colombienne, Carlota Sandoval Lizarralde vit et travaille à Paris. En 2021, elle est diplômée de l’ENSA de la Villa Arson (Nice) et lauréate du Prix Pierre Cardin en sculpture de l’Académie des beaux-arts. Elle a bénéficié de résidences au sein de la Cité internationale des arts (2024, Paris), des Ateliers Médicis (2024, Aude), du Consulat Voltaire (2023, Paris), de la Maison Artagon (2023, Loiret) et de la Villa Belleville (2022, Paris). Depuis septembre 2024, elle est résidente à Artagon Pantin. En 2025, elle participe à 100 % La Villette et expose de nouveau aux Magasins Généraux ainsi qu’au Centre Wallonie-Bruxelles en tant que finaliste du Prix Carré sur Seine. Sa deuxième exposition personnelle « Laisse la main cueillir » sera visible jusqu’au 4 mai dans la Project Room du Plateau au Frac Ile-de-France invitée par Maëlle Dault. Carlota Sandoval Lizarralde fait partie des cinq lauréats de la résidence Hôtel de Craon à La Rochelle, financée par les Fonds de dotation Encore.

Romain Ravera
Diplômé de la Villa Arson en 2023, Romain Ravera a établi son atelier dans la zone industrielle de Contes (aux alentours de Nice dont il est originaire), un environnement dans lequel il puise ses ressources et son esthétique. Le jeune artiste de 26 ans construit l’ensemble de son vocabulaire plastique à partir d’objets vécus, dérobés dans les périphéries urbaines, les zones industrielles, les friches et chantiers de démolition. Comme s’il pouvait encore observer en ces lieux, les ruines de nos sociétés contemporaines.

Sofia Rocha Mondragon
Sofia Rocha Mondragon est née à Mexico en 2000. Elle développe une pratique autour de la peinture, qui se laisse séduire par d’autres médiums, tels que la céramique et l’installation. L’imaginaire de l’artiste prend source dans des références personnelles et sa mémoire, ainsi que dans les récits qui ont vêtu son enfance. Ses compositions sont saupoudrées d’emprunts à la culture Pop(ulaire), la littérature, le monde digital et la peinture. Elle place ses images comme descendantes du réalisme magique, explorant la sensation d’aigre-doux du souvenir qui devient fantasme. À travers des transparences, masques et motifs, elle tente de créer un univers à la frontière entre le réel et sa propre fantaisie. Elle cherche à donner un rôle actif au spectateur dans l’espace d’exposition et se questionne aussi sur le rôle que l’accrochage peut donner aux toiles pour créer des intéractions entre elles et créer ainsi de nouveaux récits.

Murphy Yum
Diplômé en 2021 à la Villa Arson, Murphy Yum vit et travaille entre Ardèche et Muju (Corée du Sud). Lorsque ses installations rencontrent un regard tragique, un écart perceptif se crée, formant un refuge caché où les émotions personnelles se déploient librement. Cette tension projette des récits intimes sur l’installation, interrogeant la mémoire collective et les normes sociales. Elle explore l’impact des objets maladroits et épuisés sur l’individu et la civilisation, utilisant des méthodes low-tech pour en redéfinir la portée. Attirée par les vibrations du désordre—une forme de « diaspora domestique »—elle cherche un équilibre entre chaos et structure. Dans ces installations mouvantes, Murphy collecte et manipule des images de vitrines, flyers et internet pour explorer la « fausse nostalgie », où des souvenirs fragiles sont artificiellement ravivés à travers des objets familiers. Son travail propose une perception fluide et non hiérarchique du monde, libérée des perspectives figées.

100% L’EXPO
Ni salon d’art contemporain, ni exposition thématique, 100% L’EXPO est pensé comme un instantané non exhaustif de la jeune création, présentant à chaque nouvelle édition une pluralité de profils et de sujets. Les œuvres d’une quarantaine d’artistes se déploient sur plus de 3 500 m2 dans la Grande Halle de la Villette, dans une scénographie entièrement composée d’éléments de récupération des événements précédents. Chaque année, La Villette collabore avec des écoles d’art françaises pour présenter des artistes récemment diplômés.
Avec la volonté de présenter plus largement la scène émergente, 100% L’EXPO formule chaque année des invitations à des collectifs, festivals, lieux de résidence et médias afin de montrer la diversité et la richesse d’un écosystème de l’art contemporain pensé par et pour la jeune création. Cette année, les deux temps forts sont le 12 avril avec une invitation au média Manifesto XXI pour la sortie de leur revue « Comment s’aimer quand c’est la fin du monde ? » et un grand week-end de performances les 19 et 20 avril.
La sélection des artistes
La sélection des artistes a été faite par un jury composé de Cédric Fauq, commissaire en chef au CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux, Flora Fettah, critique d’art et commissaire indépendante, Shivay La Multiple, artiste qui a participé à l’édition 2023 de 100% L’EXPO, et Inès Geoffroy, cheffe de projet expositions à La Villette et commissaire d’exposition.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site internet de La Villette.